dimanche 27 mars 2022

Le narratif poutinien, 10

Les poutinologues se demandent ce qui se passe dans la tête de Poutine. C’est assez simple. Imaginer le pire est pécher par optimisme.

« On ira les buter jusque dans les chiottes. »
Vladimir Poutine, 1999


Trois types de bombes

Les bombes au phosphore éclairent dans la nuit. Les Ukrainiens ne vont quand même pas se plaindre de cette lumière offerte gratuitement par les Russes dans les quartiers pourris sans réverbère et dans les secteurs privés d’électricité, à cause de l’incurie de leurs dirigeants. Et d’ailleurs, le phosphore, on en trouve dans le poisson et dans le cerveau.

Quand les Russes ont lancé leur première bombe bactériologique sur l’Ukraine pour voir comment les Occidentaux réagiraient, ils avaient plusieurs scénarios sous le coude. 1) La bombe est d’origine ukrainienne, elle devait viser la Russie mais elle est tombée avant de franchir la frontière. 2) Les armées russes de libération ont bombardé avec une arme conventionnelle un laboratoire ukrainien où sont menées des « expériences très dangereuses » sur les armes interdites, visant à propager la peste et le choléra, et les germes bactériologiques ont fuité du laboratoire, contaminant ceux qui voulaient contaminer et les punissant par là où ils ont péché. 3) Les armées russes ont agi en état de légitime défense, précédant de quelques minutes les Ukrainiens qui s’apprêtaient à employer leur arsenal de bombes bactériologiques. (Le narratif peut également servir pour les armes chimiques.)

La Russie avait bien prévenu qu’elle n’utiliserait l’arme nucléaire en Ukraine qu’en cas de « menace existentielle ». Or l’Ukraine est un pays qui n’existe pas. Mais ses dirigeants et son peuple ont la prétention de revendiquer son existence. Donc la Russie est fondée à voir dans cette obstination une « menace existentielle » à son égard.

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