Les conseillers en communication politique testent des éléments
de langage. Il y a peu, ils en étaient à la lettre C comme choc : choc des
savoirs, choc démographique, pour réveiller une France molle.
Ils sont passés récemment à la lettre T comme tabou, avec deux élèves
au cours de communication qui ont retenu le mot de la leçon : Mme Yaël
Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, qui adopte une attitude courageuse
vis-à-vis des superprofits, pour lesquels « il ne doit pas y avoir de
tabou, aucun » (25 mars 2024), puis M. Stanislas Guerini, Ministre
de la Transformation et de la Fonction publiques de France, confiant au
Parisien-Aujourd’hui en France, le
10 avril : « Je veux qu’on lève le tabou du licenciement dans la
fonction publique. »
Ces deux ministres sont des esprits libres, qui défient héroïquement les
croyances ancestrales, transgressant les interdits avec lesquels il faut en
finir, tels que le statut conventionnel des agents de l’État et l’hypertrophie
du capital, et même l’inceste, pourquoi pas, le premier des tabous : « il
ne doit pas y avoir de tabou, aucun ».
Les conseillers en communication planchent sur un autre mot, qui
n’est pas encore trouvé : il faut qu’il soit à la fois violent et
consensuel, qu’il réveille les consciences sans pousser à l’action, qu’il soit
suffisamment clair pour être compris de tous et confus pour donner matière à
discussion.