lundi 18 mars 2024

Le narratif poutinien, 157. 87,32%

Le tsar Vladimir premier a été réélu pour un cinquième mandat avec 87,32% des voix, soit 11 points de plus qu’à la précédente élection en 2018. En prolongeant la courbe ascendante vers les scrutins à venir, on peut raisonnablement espérer un score à 98% en 2030 et à 109% en 2036.

Le tsar a pu compter ses vrais amis internationaux en prenant connaissance des messages de félicitations pour sa réélection. Les autres appartiennent à la racaille décadente des démocrates jaloux, mal élus avec 50% et une voix de majorité.

Maintenant qu’il est mort, le tsar peut prononcer le nom d’Alexandre Navalny. Sa mort est un incident triste, comme il s’en passe tous les jours. Avant sa mort accidentelle, il avait été prévu de l’échanger contre des espions russes détenus à l’étranger, ce qui montre bien que Navalny était un espion à la solde de puissances étrangères. C’est dire si sa mort est dommageable pour la patrie, et pour les innocents citoyens russes injustement détenus, qui ne pourront pas retrouver la liberté à cause de lui.


 

dimanche 10 mars 2024

Poète, prends ta lutte

Cette année, ce sera un Printemps des poètes sans Jean-Michel Maulpoix, prix Goncourt de la poésie 2022, condamné pour violences conjugales. Spécialiste du lyrisme, il a publié un recueil intitulé Une histoire de bleu. Ce « bleu » prend aujourd’hui une autre teinte, de même que certains vers : « Depuis des siècles, elle cogne » ; « Ouvre le bal : ton amour sera sans pitié. » À la police, le poète a déclaré : « J'y ai trouvé une énergie. Si ça a duré aussi longtemps, c'est que cette masse négative générait du positif. » Ce que Baudelaire appelait réversibilité. Son épouse martyrisée pourrait se réjouir d’un sacrifice qui a permis de si beaux vers.

Sylvain Tesson, parrain du printemps des poètes : mais il suffit d’ouvrir un de ses recueils pour constater qu’il aligne ses vers à droite au lieu de les caler à la marge de gauche.

Dans un podcast de France-Culture, intitulé « Tribune contre Sylvain Tesson, parrain du Printemps des poètes : démocratie ou démagogie ? », mis en ligne le mercredi 24 janvier 2024, on lit : « Jusqu'à sa mort, en effet, Sylvain Tesson dialoguera de près avec l'auteur du Camp des saints. » On ne sait pas trop qui est mort, de Jean Raspail (auteur du Camp des saints, marqué à l’extrême droite), ou de Tesson, qui serait encore tombé du toit.

Les idées d’extrême droite se banalisent dans les médias et dans la culture. La preuve par ce message qui ne se donne même pas la peine d’être subliminal, affiché par une enseigne dont le slogan est « Libérons la culture » :




mercredi 6 mars 2024

Les animaux de la bande de Gaza

Quand le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, a déclaré que les Palestiniens étaient « des animaux humains », en octobre 2023, on a cru qu’il comparait les habitants de la bande de Gaza à des animaux de boucherie, des porcs, des moutons, des chevaux ou des bœufs, des animaux qu’on peut manger et qui parfois, par grandes famines, se mangent entre eux.

Mais les photos prises de drone, lors de la distribution de l’aide alimentaire qui a fait une centaine de morts le 29 février 2024, prouve que ces animaux n’ont plus rien d’humain, et qu’il s’agit plutôt de fourmis, de cafards, de puces ou de poux, bref de parasites à exterminer avec de l’insecticide, et pas du tout des « animaux humains », ce qui est encore trop aimable.

Comme on apprend qu’ils étaient en quête de farine, les experts de l’armée israélienne penchent plutôt pour des charançons, qu’on éradique de la même manière que tous les nuisibles.

Les organisations humanitaires prétendent que ces animaux sont des hommes affamés. Mais s’ils étaient affamés, comment auraient-ils encore la force de se battre pour du pain ?

Tant que les États-Unis continueront à envoyer des armes à Israël et à parachuter des vivres sur Gaza, la stabilité de la région sera garantie.




samedi 2 mars 2024

Le narratif poutinien, 156. De l’inconvénient d’être plus grand que le tsar

Le tsar Vladimir premier remercie son homologue, le président Macron, d’avoir donné l’occasion aux autres dirigeants occidentaux de lever les ambiguïtés, en affirmant qu’ils n’enverront jamais de soldats en Ukraine. D’après les sondages, les Européens ne sont pas prêts à mourir pour l’Ukraine. Seuls les Ukrainiens doivent mourir pour l’Ukraine, tous de préférence. Les Occidentaux ne sont même pas prêts à mourir pour l’Occident, quand les chars entreront dans un pays de l’OTAN. Les Occidentaux ont le droit d’envoyer des armes en nombre insuffisant, mais s’ils mettaient le pied en Ukraine, qui n’existe pas puisque ce territoire appartient à la Grande Russie, ils envahiraient la Russie sous prétexte de défendre l’Ukraine.

Le tsar Vladimir premier réfléchit à la meilleure façon de se venger contre les pays occidentaux qui ont décidé un nouveau paquet de sanctions, le douzième ou le treizième, on ne compte plus. En représailles, la Russie pourrait ne pas retenir son bras armé, et transfomer son opératoire militaire spéciale en guerre à l’Ukraine, avec des morts parmi les femmes et les enfants et des destructions de bâtiments civils ; l’armée russe pourrait aller jusque-là si on la poussait à bout.

Les Occidentaux doivent se souvenir que la Grande Russie possède l’arme nucléaire. Pendant la Guerre froide, on était parvenu à un équilibre de la terreur, je te tiens, tu me tiens. Il est remplacé aujourd’hui par un déséquilibre de la terreur. Si des fantassins étrangers mettent le pied en Ukraine avec des fusils, la réponse sera nucléaire, justement proportionnée.

Alexeï Navalny était très grand, 1m 88, le tsar Vladimir premier mesure 1m 70, 18 centimètres de moins. Il est contraire à la loi de la Russie de dépasser le tsar. Dans son cercueil, Navalny paraissait encore plus grand mort que vivant.

Dix mille personnes aux funérailles de celui dont le tsar n’a jamais prononcé le nom. Voilà une heureuse coïncidence : c’est le nombre de places libérées par les prisonniers qui ont bénéficié d’une remise de peine pour se sacrifier en héros sur le front de l’Ukraine.



samedi 24 février 2024

Tshal, l’armée la plus morale du monde

Le premier ministre Benyamin Nétanyahou a félicité les héros de son armée, la « plus morale du monde », après l’élimination de la dangereuse Hind Rajab, âgée de six ans, le 10 février 2024.

Il n’aurait pas été humain de laisser une petite fille de six ans plus longtemps dans une voiture avec des cadavres de sa famille couverts de sang, seule survivante.

La thèse d’un terroriste du Hamas déguisé en fillette de six ans était difficilement présentable devant l’opinion internationale, mais qui peut exclure que cette gamine ne se serait pas radicalisée à l’âge adulte pour se venger contre des innocents ?



samedi 17 février 2024

Le narratif poutinien, 155. Alexeï Navalny, remise de peine

En 2021, celui que le tsar Vladimir premier ne nomme pas avait été condamné à 19 ans de prison. Il serait sorti en 2040, à 66 ans. Le tsar l’a grâcié après seulement trois ans de détention, en abrégeant sa peine.

Ses conditions de détention avaient été adoucies par plusieurs mesures de soutiens psychologiques : régulièrement, il recevait dans sa cellule la compagnie d’originaux comme lui qui le distrayaient, et la sono diffusait pendant la nuit les discours roboratifs du tsar.

Dès jeudi, le tsar, toujours le premier au courant, a été informé que celui dont il ne veut pas entendre le nom mourrait accidentellement le lendemain.

Après le malaise qui lui a été fatal, le prisonnier Alexeïs Navalvy sera autopsié la semaine prochaine. Le médecin légiste assermenté a déjà rédigé son rapport : la victime est morte d’une rupture d’anévrisme, causée par une malformation congénitale, qui laissait au malade très peu de chances statistiques d’atteindre 48 ans. Il en avait 47.


 

samedi 10 février 2024

Le narratif poutinien, 154. Pourquoi ferions-nous cela ?

Le 8 février 2024, le tsar Vladimir premier a déclaré au journaliste américain Tucker Carlson : « C’est l’Ukraine qui a nous a déclaré la guerre en nous attaquant. Si l’Occident arrête de fournir des armes à l’Ukraine, nous sommes prêts au dialogue. Nous n’avons aucune intention d’attaquer la Pologne. Pourquoi ferions-nous cela ? Il n’en est pas question. »

Le 8 février 2025, le tsar Vladimir premier a déclaré au même journaliste américain : « C’est la Pologne qui a nous a déclaré la guerre en nous attaquant. Si l’Occident arrête de fournir des armes à la Pologne, nous sommes prêts au dialogue. Nous n’avons aucune intention d’attaquer la France. Pourquoi ferions-nous cela ? Il n’en est pas question. »

Le 8 février 2026, le tsar Vladimir premier a déclaré, toujours à Tucker Carlson : « C’est la France qui a nous a déclaré la guerre en nous attaquant. Si les États-Unis arrêtent de fournir des armes à la France, nous sommes prêts au dialogue. Nous n’avons aucune intention d’attaquer les États-Unis. Pourquoi ferions-nous cela ? Il n’en est pas question.