vendredi 26 avril 2024

Lu, entendu (avec, parfois, quand un papier est tombé sous la main, le certificat d’authenticité)

C’est la goutte qui fait déborder le jerrican (pendant une grève dans les raffineries de pétrole).

Ce week-end est classé rouge avec de nombreux points noirs.

Le TGV est la locomotive de la SNCF.

Le marché chinois des éoliennes a le vent en poupe.

Thomas Pesquet lira du Marguerite Duras pour une dictée depuis l’espace. Le but est de faire la dictée avec le moins de fautes possible (France Info, 4 septembre 2021).

Le roi de Norvège exclut d’abdiquer de son vivant (France Info, 22 avril 2024).

Dans le monde entier, les dépenses militaires explosent.



samedi 20 avril 2024

Tabous et trompettes

Les conseillers en communication politique testent des éléments de langage. Il y a peu, ils en étaient à la lettre C comme choc : choc des savoirs, choc démographique, pour réveiller une France molle.

Ils sont passés récemment à la lettre T comme tabou, avec deux élèves au cours de communication qui ont retenu le mot de la leçon : Mme Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, qui adopte une attitude courageuse vis-à-vis des superprofits, pour lesquels « il ne doit pas y avoir de tabou, aucun » (25 mars 2024), puis M. Stanislas Guerini, Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques de France, confiant au Parisien-Aujourd’hui en France, le 10 avril : « Je veux qu’on lève le tabou du licenciement dans la fonction publique. »

Ces deux ministres sont des esprits libres, qui défient héroïquement les croyances ancestrales, transgressant les interdits avec lesquels il faut en finir, tels que le statut conventionnel des agents de l’État et l’hypertrophie du capital, et même l’inceste, pourquoi pas, le premier des tabous : « il ne doit pas y avoir de tabou, aucun ».

Les conseillers en communication planchent sur un autre mot, qui n’est pas encore trouvé : il faut qu’il soit à la fois violent et consensuel, qu’il réveille les consciences sans pousser à l’action, qu’il soit suffisamment clair pour être compris de tous et confus pour donner matière à discussion.


 

mardi 2 avril 2024

Au bord de

Lu et entendu :

Mayotte au bord de l’effondrement économique.

Situation cataclysmique ; le point de rupture total est proche : Haïti s’enfonce toujours un peu plus dans le chaos. Haïti est au bord de l’effondrement.

La population de Gaza est au bord de la famine.

mercredi 27 mars 2024

Le narratif poutinien, 158. À la question

Le tsar Vladimir premier a personnellement participé à l’interrogatoire des quatre terroristes qui ont tué 140 Russes au Crocus City Hall de Moscou, le 22 mars 2024. Il apprécie beaucoup ces séances sportives qui aboutissent toujours à faire surgir la vérité.

Quand on lui a coupé l’oreille, le premier terroriste a dit qu’il était membre de l’État islamique.

Quad on lui a fait manger son bout d’oreille coupée, il a reconnu qu’il faisait partie des services secrets ukrainiens.

Quand on a lui envoyé une décharge électrique dans les boules, il a avoué qu’il était mandaté par l’Occident.

La vérité finit toujours par sortir, avec un peu de patience et de persévérance.



lundi 18 mars 2024

Le narratif poutinien, 157. 87,32%

Le tsar Vladimir premier a été réélu pour un cinquième mandat avec 87,32% des voix, soit 11 points de plus qu’à la précédente élection en 2018. En prolongeant la courbe ascendante vers les scrutins à venir, on peut raisonnablement espérer un score à 98% en 2030 et à 109% en 2036.

Le tsar a pu compter ses vrais amis internationaux en prenant connaissance des messages de félicitations pour sa réélection. Les autres appartiennent à la racaille décadente des démocrates jaloux, mal élus avec 50% et une voix de majorité.

Maintenant qu’il est mort, le tsar peut prononcer le nom d’Alexandre Navalny. Sa mort est un incident triste, comme il s’en passe tous les jours. Avant sa mort accidentelle, il avait été prévu de l’échanger contre des espions russes détenus à l’étranger, ce qui montre bien que Navalny était un espion à la solde de puissances étrangères. C’est dire si sa mort est dommageable pour la patrie, et pour les innocents citoyens russes injustement détenus, qui ne pourront pas retrouver la liberté à cause de lui.


 

dimanche 10 mars 2024

Poète, prends ta lutte

Cette année, ce sera un Printemps des poètes sans Jean-Michel Maulpoix, prix Goncourt de la poésie 2022, condamné pour violences conjugales. Spécialiste du lyrisme, il a publié un recueil intitulé Une histoire de bleu. Ce « bleu » prend aujourd’hui une autre teinte, de même que certains vers : « Depuis des siècles, elle cogne » ; « Ouvre le bal : ton amour sera sans pitié. » À la police, le poète a déclaré : « J'y ai trouvé une énergie. Si ça a duré aussi longtemps, c'est que cette masse négative générait du positif. » Ce que Baudelaire appelait réversibilité. Son épouse martyrisée pourrait se réjouir d’un sacrifice qui a permis de si beaux vers.

Sylvain Tesson, parrain du printemps des poètes : mais il suffit d’ouvrir un de ses recueils pour constater qu’il aligne ses vers à droite au lieu de les caler à la marge de gauche.

Dans un podcast de France-Culture, intitulé « Tribune contre Sylvain Tesson, parrain du Printemps des poètes : démocratie ou démagogie ? », mis en ligne le mercredi 24 janvier 2024, on lit : « Jusqu'à sa mort, en effet, Sylvain Tesson dialoguera de près avec l'auteur du Camp des saints. » On ne sait pas trop qui est mort, de Jean Raspail (auteur du Camp des saints, marqué à l’extrême droite), ou de Tesson, qui serait encore tombé du toit.

Les idées d’extrême droite se banalisent dans les médias et dans la culture. La preuve par ce message qui ne se donne même pas la peine d’être subliminal, affiché par une enseigne dont le slogan est « Libérons la culture » :




mercredi 6 mars 2024

Les animaux de la bande de Gaza

Quand le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, a déclaré que les Palestiniens étaient « des animaux humains », en octobre 2023, on a cru qu’il comparait les habitants de la bande de Gaza à des animaux de boucherie, des porcs, des moutons, des chevaux ou des bœufs, des animaux qu’on peut manger et qui parfois, par grandes famines, se mangent entre eux.

Mais les photos prises de drone, lors de la distribution de l’aide alimentaire qui a fait une centaine de morts le 29 février 2024, prouve que ces animaux n’ont plus rien d’humain, et qu’il s’agit plutôt de fourmis, de cafards, de puces ou de poux, bref de parasites à exterminer avec de l’insecticide, et pas du tout des « animaux humains », ce qui est encore trop aimable.

Comme on apprend qu’ils étaient en quête de farine, les experts de l’armée israélienne penchent plutôt pour des charançons, qu’on éradique de la même manière que tous les nuisibles.

Les organisations humanitaires prétendent que ces animaux sont des hommes affamés. Mais s’ils étaient affamés, comment auraient-ils encore la force de se battre pour du pain ?

Tant que les États-Unis continueront à envoyer des armes à Israël et à parachuter des vivres sur Gaza, la stabilité de la région sera garantie.