mercredi 23 mars 2022

Le narratif poutinien, 8

Les poutinologues se demandent ce qui se passe dans la tête de Poutine. C’est assez simple. Imaginer le pire est pécher par optimisme.
« On ira les buter jusque dans les chiottes. »
Vladimir Poutine, 1999



Suite de l’article du journal russe, « Le bordel démocratique » (variante de la traduction approximative).

Les démocraties donnent au monde un spectacle pitoyable tous les jours mais surtout les jours de vote : elles sont tellement fatiguées que les électeurs n’ont plus la force de se déplacer pour mettre un bulletin dans l’urne. Ils appellent cela l’abstention, mais c’est en fait une démission, une usure, qui contraste avec la vigueur de notre régime, plébiscité par le peuple qui vote comme un seul homme et avec un seul bulletin.

Notre dirigeant décide et aussitôt après ses mots entrent en action, alors que les démocraties sont paralysées par des discutions à n’en plus finir entre des gens qui ne réussissent jamais à se mettre d’accord. C’est le règne du bruit, du vent, comme de faibles femmes qui causent dans un salon des affaires du monde, pendant que le monde bouge.

Voilà pourquoi les démocraties perdront toujours sur le champ de bataille : une vraie guerre se construit sur dix ou vingt ans de pouvoir ininterrompu ; un président élu démocratiquement pour un mandat de quelques années n’a pas le temps d’en préparer une avec sérieux. Il est tout de suite remplacé par un autre qui défait ce qu’a fait son prédécesseur. Il diminue le budget des armées et déclare bien haut qu’il ne croit pas aux intentions belliqueuses du voisin.

Aucun commentaire: