Volodymir Zelensky a commencé par la comédie, il a enchaîné
avec le drame historique avant de finir dans la tragédie : il a interprété
tout Shakespeare.
Plusieurs fois, il a franchi la frontière entre la fiction
et la réalité, la vie et l’art. C’est ce qui lui donne cette force.
Comme le dramaturge, il trouve les formules simples,
poétiques : Le ciel nous tue. Fermez le ciel. Un politicien conseillé par des
communicants aurait dit : Empêchez les avions russes d’occuper l’espace
aérien.
Aux Américains qui lui proposent de l’aider à quitter Kiev,
il répond : « J’ai besoin d’armes, pas de faire un tour. » C’est
aussi sublime que le dialogue de Corneille : « Que voulez-vous qu’il
fît contre trois ? — Qu’il mourût ! » L’ironie cinglante en
plus.
C’est en costume cravate qu’il était déguisé pour monter sur la scène internationale.
En pull vert kaki, il a retrouvé ses habits de ville. Son naturel est le comble
de l’art, et sa négation.
Acteur, il est aussi scénariste, il sait écrire
ses répliques, se mettre en scène. Mais la catastrophe l’a arraché à tous les rôles
pour le projeter dans l’improvisation.
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