dimanche 19 novembre 2017

Échos des médias


Après avoir reçu un sms de son ex-petite amie, le commandant du sous-marin argentin Ara San Juan, très marqué par la fin du Grand Bleu, a décidé de plonger encore plus bas.

À propos de la crise catalane, un directeur de l’info parle de la « dimension mythologique de la guerre d’Espagne ». Les morts ont été bien réels.

Interrogée sur le hashtag « #Balance ton porc », une journaliste propose de « mettre un bémol au dièse ».

Le frère de Tariq Ramadan défend son frère en brandissant la foudre : « Toute personne qui tombe dans la diffamation en accusant un individu innocent d’avoir forniqué ou violé […] et qui n’est pas accompagné de quatre témoins qui ont vu clairement la chose, s’expose à un terrible châtiment » (Le Monde, 9 novembre 2017). Voilà les femmes prévenues : désormais, elles sont priées de se faire violer en public.

lundi 6 novembre 2017

Point de milieu


Les Académicien.ne.s immortel.le.s déclarent la langue française en danger de mort en raison de l’écriture inclusive. Créée en 1635, cette institution n’a offert un fauteuil à une femme qu’en 1980, ce qui lui laisse encore 345 ans pour se prononcer sur l’entrée du féminin dans la langue.

Quand j’enseignais la grammaire aux élèves de collège, je commençais par leur dire ce qu’ils attendaient : le masculin l’emporte sur le féminin. Les garçons endormis se réveillaient en des hurlements de triomphe, brandissant le poing vers les filles écrasées. J’attendais que les hourras retombent un peu, et j’enchaînais : si le masculin l’emporte, comme on dit, c’est que le genre non-marqué l’emporte sur le genre marqué. On accorde au plus simple, par économie. C’est la paresse simplificatrice qui l’emporte, pas le masculin. Je ne sais pas si mon explication était scientifiquement fondée, mais elle douchait les ardeurs viriles, et on pouvait passer à autre chose.

J’entends ici et là qu’à côté d’un masculin et un féminin, il y aurait un neutre en français. Ah bon ? « Il » est sans doute « neutre » dans « il pleut » et dans toutes les tournures dites justement impersonnelles. « Rien » ne se souvient pas qu’il dérive de « chose », et ne se range ni dans le masculin ni dans le féminin, comme d’autres pronoms qui désignent des quantités indéterminées. Mais pour le reste, il faut bien qu’un mot soit masculin ou féminin, comme Monsieur Jourdain est coincé entre la prose et le vers, sans l’alternative d’un troisième genre : ni l’un ni l’autre. Mais le genre d’un mot, la lune ou le soleil, n’a rien à voir avec les marques des hommes et des femmes dans la langue, contrairement à ce que pense Bernard Pivot, qui fut plus inspiré quand il ouvrait des apostrophes que dans les 140 caractères de ses tweets.