vendredi 31 mars 2023

Plan d’O

Le président Macron est venu à Savines-le-Lac le 30 mars 2023 pour parler du plan d’O. Il n’a pas participé à une procession religieuse pour demander la pluie, mais il est quand même tombé du ciel avec son hélicoptère, comme les gouttes, illustrant ainsi la verticalité du pouvoir.

Désormais, il est interdit aux journalistes de parler de « manque d’eau ». L’expression est remplacée par « stress hydrique », les plantes étant des organismes vivants.

Après avoir critiqué le plan d’O en raison de son manque d’ambition, le Syndicat national de l’environnement-FSU et la fédération Française Nature environnement sont déclarés organisations éco-terroristes et seront dissoutes par évaporation.

En application des mesures de sobriété, les CRS ne disperseront plus les manifestations en utilisant des canons à eau.

Le plan d’O, fixant à 10% les économies hydriques, ne remet pas en cause la théorie économique du ruissellement : ce sont toujours les riches qui arrosent les pauvres placés en dessous, par le goutte-à-goutte, comme dans les perfusions de fin de vie.


 

vendredi 24 mars 2023

Le narratif poutinien, 136. Là-haut

Le tsar Vladimir premier a collé dans son album cette photo prise le 18 mars 2023 lors de son voyage à Sébastopol. On l’y voit en simple polo et gilet sobres, contrastant avec les ostentatoires habits pseudo-militaires du clown Zelinsky, qui n’a jamais servi sous les drapeaux, entre le gouverneur de Sébastopol et un pope barbu.

Tous trois regardent vers le haut : le gouverneur bien nourri, hilare ; le tsar, sérieux, sourcils froncés ; le pope, bouche ouverte, parlant, montrant quelque chose de son bras tendu.

Le gouverneur se réjouit du ciel dégagé, le pope prédit un avenir lumineux inscrit dans le ciel, le tsar affiche sa hauteur de vue, comme il sied à un tsar.

Si on abaisse le regard, on voit que les mains du tsar sont sillonnées de veines gonflées, comme des chemins tortueux. Il va demander au photographe officiel de recadrer.

 





samedi 18 mars 2023

Le narratif poutinien, 135. Bansky a encore frappé

Tout occupé aux affaires sérieuses du monde, le tsar Vladimir premier ne dispose que de peu de temps pour dire son mot sur l’art contemporain. Mais il lui tient à cœur de rétablir la vérité sur le prétendu soldat ukrainien fauché par une rafale de mitraillette après avoir crié « Gloire à l’Ukraine ».

On peut facilement identifier une œuvre de Bansky dans le dessin diffusé après la vidéo. En fait, la chronologie est inverse. Bansky a d’abord dessiné un pauvre type voûté, balafré, clope au bec, affublé d’un habit militaire ukrainien, avant de l’animer pendant dix secondes en rajoutant une bande-son.

Ensuite, Bansky a autodétruit son œuvre murale Le soldat à la cigarette, comme il l’avait déjà fait pour La Fille au ballon.