dimanche 25 septembre 2016

Traces



Liquidation en trois temps : 1) tu dois disparaître (début des soldes), 2) tu vas disparaître (derniers jours), 3) tu as disparu (magasin vide). Et un quatrième temps, quand le bandeau lui-même aura disparu. Je repasserai pour voir.



« Indignez-vous. » Stéphane Hessel disait déjà qu’il n’était pas nécessaire de savoir pourquoi, l’indignation se suffisant à elle-même. La pluie lui a donné raison. Couleur de crépi décrépi, l’affiche rentre dans le mur en poussant son dernier cri.




Tableau urbain avec enfant au casque et à la bicyclette. On ignore quelle est son origine.




Soldes de saison, avec décor de feuilles mortes. Modèle romain, style antique, garant d’immortalité.




Saint Pierre, saint Paul, saint Jacques ? Un homme à longue barbe, au visage buriné. Ni le vandalisme de la Révolution, ni les massues des djihadistes, mais l’outrage du temps.

vendredi 16 septembre 2016

Politique, quoique

Dans son discours sur l’« Identité(s) française, entre fierté et désamour », prononcé le mardi 24 mai 2016, Nicolas Sarkozy déplorait la mise au rebut des classiques : « Corneille a dû laisser la place à des animateurs culturels, Stendhal à des ateliers “citoyens” ». On ne sait toujours pas ce qu’est devenu La Princesse de Clèves.

Le père de François Hollande fut militant d’extrême droite. En devenant socialiste, le fils a tué le père. Maintenant qu’il a tué la gauche, le père (ou sa fille) va pouvoir ressusciter.

Contradiction de l’idéologie libérale. Ceux qui demandent l’ordre s’emploient à défaire toutes les réglementations qui pourraient le garantir.

Les chefs d’État nouveaux s’affichent avec des chanteuses, des actrices, des mannequins. Autrefois, ils se contentaient d’en faire leurs maîtresses. Désormais, ils officialisent la politique-spectacle.

Comme les Américains, les Français auront le choix entre des candidats qu’ils n’aiment pas, même quand ils sont de leur camp. Ils plébiscitent les bêtes politiques, les teigneux, les revenants, les insubmersibles. Plusieurs ont une sérieuse chance.

Avant qu’on me pose la question, je tiens à porter solennellement à votre connaissance que je ne suis pas candidat à la présidence de la République, ni même aux primaires.

mardi 6 septembre 2016

On n’en parlera plus


Le suraccident est un risque bien connu des secouristes : un accident de voiture attire les regards des automobilistes voyeurs, qui s’encastrent à la file ; ce piéton dévoué qui porte assistance à un cycliste tombé est fauché par une voiture. Dans la même surenchère, les terroristes ont inventé le surattentat : mettre une bombe au milieu d’un rassemblement de protestation ou dans le cortège d’un enterrement, après un premier attentat. Ainsi prive-t-on les hommes de ce qui fait l’humanité : le rite funéraire. D’enterrement dévasté par un kamikaze en enterrement fauché par une voiture piégée, on n’en finira pas d’ajouter les morts aux morts. Ils ont trouvé le principe de l’attentat perpétuel.

Il paraît que Bachar el-Assad et Ayman Al-Zawahiri, le chef d’Al-Qaida, ont en commun leur ancienne profession d’ophtalmologue. À partir d’un certain moment, ils ont pensé que ça ne servait plus à rien d’aider leurs patients à y voir clair.

Sous le regard déshabillant de certains hommes, on comprend que des femmes, musulmanes ou non, aient envie d’aller se rhabiller et de se cacher la tête sous un voile, ou une voilette en dentelles, à l’ancienne, voire un simple sac à pommes de terre.

Depuis les attentats commis par des musulmans radicalisés, tous Arabes, les Blancs regardent les Noirs avec une certaine bienveillance.