jeudi 14 juin 2018

Actualités, puisqu’il y a


La figure de rhétorique préférée du populisme, c’est la tautologie : « La France doit rester la France. » C’est rassurant, clos sur soi, et comment contredire ce qu’on dit deux fois à l’identique ?

Parcourant vite une actu qui défile, je lis : « le sinistre de l’Intérieur ». Non, c’est écrit « le ministre de l’Intérieur ». C’est peut-être lui qui a commis le lapsus ?

Se suicider dans un lieu saint, ça interpelle sur le message subliminal : plus près de Toi, mon Dieu ? Voyons voir si Tu es assez Puissant pour accomplir un miracle en me servant de parachute ? Tu n’existes pas puisque je m’écrase.

« Le démembrement de l’Espagne deviendrait un vrai sujet » (Manuel Vals, France Inter, 30 mai 2018). Réfléchir au sens de « sujet », aujourd’hui, employé par les politiques sans autre précision. Comme le Roi parlait de « sujet » sous l’Ancien Régime ?

« Deux hommes parurent.
L’un venait de Cour, l’autre de Jardin. Le plus grand, vêtu d’un costume occidental, marchait décontracté, la perruque blond filasse bien lissée et sa cravate rouge en sautoir. Le plus petit, dont le corps se boudinait dans un costume Mao, dressait sa tête rasée de frais.
Quand ils furent arrivés au milieu de la scène, ils se tendirent la main à la même minute, sur fond de drapeaux alternés. » (Rencontre historique, d’après Bouvard et Pécuchet.)

Le loup caché dans l’image d’Épinal. La tâche de vin sur le front de Gorbatchev dessinait l’Afghanistan. Les cheveux rasés de Kim Jong-un reproduisent les lignes de la Corée du Sud annexée.