samedi 31 décembre 2022

Le narratif poutinien, 127. Pelé, un roi

Le tsar Vladimir premier tient à saluer la mémoire du roi Pelé, qui est au ballon ce que lui, le tsar Vladimir premier, est à la politique.

Ce n’est pas lui qui aurait exclu injustement les athlètes russes des compétitions internationales.

C’était un homme fort, et il a soutenu les régimes forts dans son pays, sans rien dire, en se taisant, simplement en tapant dans un ballon. Il a fait du foot une religion, et cette religion-là, mondiale, a remplacé l’autre, l’opium du peuple.

Grâce à son incroyable jeu de jambes, on a compris que le sport n’était pas politique, qu’il y avait le foot d’un côté et la politique de l’autre, que les gouvernés devaient s’occuper de foot pendant que les gouvernants s’occupaient d’eux.



samedi 24 décembre 2022

Le narratif poutinien, 126. Noël aux tisons

Le tsar Vladimir premier, en cette veillée de la Nativité qui émeut son cœur de père, a fait part à sa Cour de son étonnement devant la naïveté de ces grands enfants d’Américains, qui parlent de « bombe arctique » pour expliquer le froid polaire qui s’abat sur leur pays. N’ont-ils pas compris le lien de cause à effet avec le voyage du clown qui parle au nom d’un pays qui n’existe pas ?

Le Dieu des orthodoxes russes, le seul vrai Dieu, les punit d’entretenir une guerre injuste par la livraison d’armes à l’ennemi, en leur envoyant un froid très sibérien.

Quand on regarde une carte du monde dépliée, la Sibérie est à des milliers de kilomètres, mais les masses d’air froid se sont engouffrées par le pôle Nord, là où on est voisins.

Comme disait un poète, la guerre froide est devenue une opération militaire spéciale à l’âge de glace.

Les Ukrainiens qui croient à une trêve de Noël ont oublié que pour mériter des cadeaux, il faut avoir été sages et obéissants.


 

mardi 20 décembre 2022

Le narratif poutinien, 125. Qu’un véritable ami…

Le tsar Vladimir premier a rendu une visite de voisinage à son grand ami Alexandre Loukachenko, le président de la Biélorussie.

Sur la photo de notre tsar et de son ami, on voit un homme plus grand et gros que l’autre, mais l’image est trompeuse. Le plus grand n’est pas celui que l’on pense ; il le reconnaît lui-même, comme le chevalier fait allégeance à son Seigneur et Maître : « La Russie peut se passer de nous, et nous ne pouvons pas nous passer d’elle. Est-ce que nous sommes capables de protéger tout seuls notre indépendance, sans la Russie ? Non ! » Joignant le geste à la parole, il a porté la main au collet, comme pour réajuster sa cravate, en tâtant l’endroit où la corde pourrait se serrer.

Dans Biélorussie, il y a Russie, incrustée comme la marque du propriétaire.



lundi 12 décembre 2022

Le narratif poutinien, 124. Échange

Le tsar Vladimir premier se félicite de l’échange entre la basketteuse américaine Brittney Griner et le héros russe Viktor Bout, arbitrairement condamné par la justice aux ordres de la Maison Blanche à 25 ans de prison et détenu depuis 11 ans.

La comparaison entre les deux monnaies d’échange montre un net déséquilibre. D’un côté une femme de couleur tatouée, fumant du cannabis, et attendue à son arrivée par sa femme ; de l’autre côté un patriote, végétarien comme Hitler, artiste peintre comme Hitler, vivant de l’honnête commerce des armes, utile à sa patrie, mâle blanc attendu par toutes les femmes russes.

Elle met des ballons dans un panier, mais elle en rate beaucoup ; lui met des balles dans la tête des ennemis, sans jamais manquer sa cible.

Même aux USA, certains Américains pensent que c’est dissymétrique.






mercredi 7 décembre 2022

Le narratif poutinien, 123. Blanc

Grâce au tsar Vladimir premier, la saison du blanc commence cette année avec un mois d’avance.

Les canons lance-missiles ont été remplacés par des canons à neige qui recouvrent le territoire de l’Ukraine d’un blanc linceul.

Quand le beau temps reviendra, les prairies vertes et les champs de blé jaunes seront uniformément blancs, comme des champignons poussés à l’abri de la lumière, et la surface de ce qui était l’Ukraine sera passée au blanco sur les cartes de géographie.

Blanc était aussi l’écran du simulateur de pilotage dans lequel avait pris place le tsar. Le pilote peut ne pas regarder la route, sans courir de danger. Au montage, on a ajouté la route qui défile et le pont de Crimée, au loin.