dimanche 8 mai 2022

Le narratif poutinien, 44. Anna Politkovskaya

« Je n’ai publié qu’un seul livre, mais je suis un auteur très particulier : tous les personnages de mon livre sont déjà morts. Ma vie en a été bouleversée, car j’ai décidé de leur rester fidèle et de faire de mon mieux pour que la communauté internationale mette fin à cette guerre. […] Quand les gens sont exécutés sur un territoire déterminé et à cause de leur nationalité, on peut parler de “génocide”. La destruction englobe des enfants, des femmes, même des femmes enceintes, n’importe qui. J’ai vu de mes yeux des fosses communes où tous les cadavres avaient manifestement été torturés et certains même scalpés. Leurs mains et leurs pieds étaient attachés avec du fil de fer. C’étaient des tortures médiévales, des amputations. Je peux éventuellement comprendre que l’armée russe considère tous les hommes comme des combattants en puissance, mais, quand on voit dans les fosses des cadavres de femmes et d’enfants, on sait qu’il s’agit d’un génocide. »

La journaliste russe Anna Politkovskaya parlait de ce qu’elle avait vu en Tchétchénie, au 68e congrès du PEN international qui s’est tenu à Londres en 2001. C’était cinq ans avant son assassinat. Comme on peut le constater, les choses ont bien changé en Ukraine, aujourd’hui.

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