dimanche 19 juin 2022

Le narratif poutinien, 68. Céline, Guerre (pages inédites)

C’est des méchants, les Russkoffs, parole de Ferdinand, moi je peux le dire, je les ai vus sur le terrain. Et bêtes avec ça.
Ils y sont pour rien, les appelés qu’on a envoyés là. On leur a dit que l’Ukraine, ça n’existe pas, c’est une tâche blanche sur la carte. Ils savent pas où ils sont ni que ni quoi.
On leur a dit c’est pour un petit entraînement, comme qui dirait une promenade de santé, une musculation des jambes comme le chef Poutine tous les matins pour garder la forme, il y aurait de la vodka à l’arrivée et des filles à tringler qui les attendent.
Les petits gars de 18-19 ans ils connaissaient le monde seulement à la télé russe, qu’ils regardaient de leur trou sans être jamais sortis. Sous l’uniforme, ils allaient prendre l’air et gagner plus de roubles qu’à rien faire. Alors, ils sont partis, les cons.
Ils ont dessiné un grand Z avec du goudron sur leur tank et en avant ils sont partis.
Avec des provisions pour trois jours dans le barda, pas plus. Et prenez ce paquet-là aussi, un uniforme propre, chamarré et tout, pour la parade du quatrième jour.
Mais en arrivant, le comité d’accueil, c’était pas ça. Ils ont demandé aux galonnés où qu’ils étaient, ce qu’ils faisaient là, et pourquoi les femmes on n’en voyait pas à l’accueil.
À force qu’on leur a pas répondu, ils sont devenus fous, et vicieux par-dessus le marché. Je vais raconter tout ce que j’ai vu, et c’est pas beau à dire. Ferdinand a été témoin de tout ça, jusqu’où l’humanité peut tomber.


 

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