samedi 29 juin 2024

Va à la niche, une expression faite pour les chiens

Dans l’émission « Envoyé spécial » diffusée sur France 2 le jeudi 20 juin 2024, une dame blanche s’adresse à sa voisine noire : « On fait ce qu’on veut, on est chez nous. Va à la niche ! »

Comme la dame blanche est une sympathisante déclarée du Rassemblement national, sa présidente, Madame Le Pen, a visionné la séquence. Elle a bien réfléchi, et, en tant qu’ancienne avocate écoutant les deux parties, elle a rendu l’avis suivant, au nom du droit : « La question est de savoir si “va dans ta niche” n’est pas une expression populaire de gens qui se détestent. Est-ce que c’est raciste ? Moi-même, je peux le dire à l’égard de mes amis ! C’est vous qui tirez la conclusion que c’est raciste du fait de la couleur de peau de la victime. Ça, c’est scandaleux. » Les deux parties sont donc renvoyées dos-à-dos puisque la détestation est partagée. Comme Madame Le Pen pourrait utiliser cette expression avec des amis et qu’il est entendu qu’elle n’est pas raciste, le propos ne saurait être taxé de raciste. Le racisme est donc affaire d’interprétation, et c’est celui qui le dit qui l’est.

L’argumentation de Madame Le Pen mérite d’être éclaircie.

« Va à la niche » s’adresse à un chien. Or il n’est pas précisé la race du chien. Madame Le Pen possède elle-même des chats, de différentes races. Le propos, s’appliquant aux chiens, ne saurait être raciste.

La dame blanche a traité la dame noire de « bonobo ». Or les bonobos sont des singes très sociables qui pratiquent le « sexe convivial » pour résoudre les conflits. On ne peut donc pas considérer que l’appellation de « bonobo » est une insulte raciste.

Les cris de singe ne peuvent pas non plus être considérés comme des manifestations racistes, puisque l’homme descend du singe. Imiter son cri revient à rappeler notre origine commune, à l’homme blanc comme à l’homme noir, quoique le noir, par la couleur de sa peau, la forme écrasée de son nez, son système pileux désordonné, est plus proche de cet ancêtre que l’homme à peau blanche, au nez droit et aux cheveux bien coiffés.

Autre accusation infondée de racisme. Quand le député du RN Grégoire de Fournas dit à l’Assemblée nationale le 3 novembre 2022 : « Qu’il retourne en Afrique », il conseille à son collègue de prendre un billet à l’agence de voyage la plus proche pour se rendre dans une région touristique prisée des Français.


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