vendredi 15 mai 2020

Journal insignifiant d’un déconfit né (4)


Nicolas Hulot a édicté ses « 100 principes pour un nouveau monde ». Ils commencent tous par « Le temps est venu », comme le discours d’investiture de Nelson Mandela, et tiennent chacun en une seule phrase. La multiplication du papier concourant à la déforestation, il fallait que l’écologiste fasse court.

Aucune des 100 phrases ne se termine par un point final, sans doute pour ouvrir un espace à la réflexion, sauf deux principes :
29. Le temps est venu de reconnaître notre vulnérabilité.
72. Le temps est venu de ralentir.
Un point après « ralentir », on comprend l’arrêt, mais après « vulnérabilité » ?

On ne peut pas faire plus positif ni consensuel. Tout le monde peut contresigner ces cent principes.

On lit de fortes déclarations, telle que :
18. Le temps est venu d’applaudir la vie

Puisque sur écran on ne coupe pas d’arbres pour imprimer, on peut continuer au-delà de 100.
101. Le temps est venu de saluer le soleil le matin et la lune le soir.
102. Le temps est venu de boire l’eau du robinet.
103. Le temps est venu de fermer le robinet pendant qu’on se frotte les mains.
104. Le temps est venu de prendre conscience que la terre est ronde.
105. Le temps est venu de se donner la main en gardant ses distances.
106. Le temps est venu que le fort protège le faible.
107. Le temps est venu que le riche donne un peu au pauvre.
108. Le temps est venu de tendre la main aux humbles et aux invisibles (ah pardon, c’est déjà le principe 58).
109. Le temps est venu de dire bonjour à la dame.
110. Le temps est venu de dire merci la vie.

Aucun commentaire: