dimanche 10 mars 2024

Poète, prends ta lutte

Cette année, ce sera un Printemps des poètes sans Jean-Michel Maulpoix, prix Goncourt de la poésie 2022, condamné pour violences conjugales. Spécialiste du lyrisme, il a publié un recueil intitulé Une histoire de bleu. Ce « bleu » prend aujourd’hui une autre teinte, de même que certains vers : « Depuis des siècles, elle cogne » ; « Ouvre le bal : ton amour sera sans pitié. » À la police, le poète a déclaré : « J'y ai trouvé une énergie. Si ça a duré aussi longtemps, c'est que cette masse négative générait du positif. » Ce que Baudelaire appelait réversibilité. Son épouse martyrisée pourrait se réjouir d’un sacrifice qui a permis de si beaux vers.

Sylvain Tesson, parrain du printemps des poètes : mais il suffit d’ouvrir un de ses recueils pour constater qu’il aligne ses vers à droite au lieu de les caler à la marge de gauche.

Dans un podcast de France-Culture, intitulé « Tribune contre Sylvain Tesson, parrain du Printemps des poètes : démocratie ou démagogie ? », mis en ligne le mercredi 24 janvier 2024, on lit : « Jusqu'à sa mort, en effet, Sylvain Tesson dialoguera de près avec l'auteur du Camp des saints. » On ne sait pas trop qui est mort, de Jean Raspail (auteur du Camp des saints, marqué à l’extrême droite), ou de Tesson, qui serait encore tombé du toit.

Les idées d’extrême droite se banalisent dans les médias et dans la culture. La preuve par ce message qui ne se donne même pas la peine d’être subliminal, affiché par une enseigne dont le slogan est « Libérons la culture » :




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