lundi 8 août 2016

Médias


Les médias aiment programmer des émissions sur les médias. Cette mise en abyme Vache-qui-rit arrête son vertige à la complaisance du reflet flatteur dans le miroir.

Si vous êtes pris en otage, mieux vaut pour vous être journaliste : on parlera de vous dans les médias, tous les jours, jusqu’à votre libération.

Depuis que les problèmes sont devenus des problématiques, c’est-à-dire depuis qu’on a renoncé à trouver de vraies solutions à de vrais problèmes, et depuis que les questions ont cédé la place à des questionnements, les journalistes (mais pas seulement) ont oublié la syntaxe correcte des questions. Au style direct : « Est-ce que la France a-t-elle de bonnes chances de médailles ? » Au style indirect : « On peut se demander comment les Américains vont-ils s’y prendre ? » (entendu à la radio). Un seul élément interrogatif ne suffit plus, quand on a perdu le sens de ce qui fait problème ou question. Ou encore : la problématique ou le questionnement demande qu’on en rajoute.

Par ces temps difficiles, on aimerait bien qu’un média invente le journalisme de la veille : au lieu de courir après les catastrophes et d’arriver trop tard, les journalistes les annonceraient 24 heures à l’avance, et pourraient ainsi diminuer sensiblement le nombre de victimes.