La politique, une épreuve paralympique

Les Jeux handisports n’ont pas pris pour devise celle de Pierre de Courbertin, « Plus vite, etc. », mais une autre formule : « l’esprit en mouvement ». Abréviation : EM. Qui ne reconnaît la signature du Président ?

La nomination d’un premier ministre tenant de l’épreuve de fond et de la course d’obstacles, le Président attend les résultats du marathon et du 110 mètres haies.

Une autre épreuve pourrait faire sortir un premier ministrable, en tenant compte de l’arc républicain qui s’est formé au deuxième tour des élections législatives : le vainqueur du tir à l’arc sera nommé à Matignon.

Le Président suivant les traces de Mac-Mahon, l’homme de la dissolution raté qui a dû se démettre faute de se soumettre, pourra reprendre les paroles historiques de son prédécesseur : au bord de la piscine, on l’entendra prononcer : « Que d’eau ! que d’eau ! », et pour féliciter un athlète : « C’est vous le handicapé ? Eh bien, continuez ! »

 

« Alain Delon est mort », a déclaré Alain Delon

Brigitte Bardot a salué un « grand ami des animaux ». Elle accepte d’adopter les chiens orphelins, mais pas les enfants Delon. Il a exprimé le souhait d’être enterré dans sa propriété, à côté de ses chiens.

Les hommages arrivent de tous les côtés, surtout du côté droit et à l’extrême du côté droit. Sur la gauche, on a du mal à séparer l’homme de l’acteur, l’acteur qui pouvait tout jouer et qui s’adressait à tous les publics, et l’homme qui disait Alain Delon est de droite et Alain Delon vous emmerde de long en large.

En regardant sa télé, Gérard Depardieu se demande s’il ira assister aux funérailles de l’autre monstre sacré. Il a trempé dans des affaires, mais aucune femme ne l’a accusé d’agression ni de harcèlement sexuel. Gérard ne veut pas mourir. Il ne veut pas lire les nécrologies qui sont déjà prêtes au frigo.

Godard avait proposé à Alain Delon un film d’avant-garde dans lequel Alain Delon aurait crié devant un mur « Alain Delon », et le mur aurait répondu en écho « lain… lon ». Première séquence. Dans une deuxième séquence, Alain Delon s’adressait à une Marianne nue, peinte en bleu blanc rouge, et Alain Delon criait « France ! France ! France ! », et la Marianne répondait : « rance ! rance ! rance ! ». Le film n’a pas été tourné, faute d’avoir trouvé un producteur.

Alain Delon préparait un biopic sur la vie de son ami Jean-Marie Le Pen. Le projet est arrivé un peu tard dans la carrière de l’acteur et de l’homme politique. Le premier ne se souvenait plus de son rôle dans L’Insoumis d’Alain Cavalier, et le second avait oublié ce qu’il avait fait en Algérie, s’il avait fait quelque chose, et même s’il y avait eu quelque chose comme l’Algérie.

L’après JO : plus rien comme avant

Vladimir Poutine a bien fait de refuser la trêve olympique proposée par Volodymir Zelinsky : les Ukrainiens, qui manquent de fair-play, ne l’ont pas respectée.

Si la Russie avait été autorisée à participer aux JO de Paris, Vladimir Poutine aurait concouru en judo : c’est sa spécialité, celle qui consiste à déstabiliser l’adversaire.

À peine la flamme olympique s’est-elle éteinte à Paris qu’elle s’est rallumée à Marathon. Et l’onde de choc provoquée par les JO de Paris fait trembler la terre à Los Angeles.

Les Blancs nagent plus vite que les Noirs et les Noirs courent plus vite que les Blancs. Certains scientifiques expliquent cette répartition par l’anatomie, d’autres par les équipements, les piscines étant au Nord et les longues routes sans transport en commun au Sud.

En plus des JO et des Jeux paralympiques, Elon Musk propose d’organiser en 2036, pour le centenaire des Jeux de Berlin, les Jeux Augmentés, avec des athlètes bioniques programmés pour gagner par des puces implantés dans le cerveau.

La boxeuse algérienne Imane Khelif a dû prouver au monde qu’elle n’était pas un homme, mais pour monter sur un ring, elle a dû prouver aux autorités religieuses de son pays qu’elle n’était pas une femme.

Pendant l’épidémie de Covid aussi, on disait qu’il y aurait un avant et un après, que l’après ne ressemblerait pas à l’avant.

JO-rdan olympiques

Jordan Bardella ayant été nommé premier ministre après les élections législatives, la cérémonie pour l’ouverture des Jeux olympiques a fait honneur aux Français, en redonnant à la France sa juste place dans le monde.

La réalisation artistique en a été confiée à Marion Maréchal, conseillée par l’historien Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon, plus connu sous le nom raccourci de Villiers.

Le déroulement général a été inspiré par les Jeux olympiques d’été de 1936, qui se sont tenus à Berlin. C’est un modèle incontesté d’ordre et de discipline.

Nos territoires étaient représentés par les danses folkloriques de toutes les régions, la bourrée auvergnate, la gavotte, la maraîchine vendéenne (qui remporta un grand succès), la matelote, le rigaudon, la gigue.

Sur la place de l’hôtel de ville, on a reproduit le « Baiser de l’hôtel de ville » de Doisneau, avec une centaine de couples légitimes s’embrassant, un homme, une femme, un homme, une femme, un homme, une femme, un homme, une femme.

Sur le Champ de Mars s’est élevée une pyramide humaine qui reproduisait en petit la grande Tour Eiffel dressée derrière, la base étant formée par les athlètes noirs et le sommet par les athlètes blancs, qui couronnaient cette architecture humaine à l’image de l’évolution des races.

Les athlètes réfugiés avaient pris place dans un canot pneumatique que des plongeurs sortis de la Seine ont crevé à coups de couteau. Sur les trente-sept athlètes apatrides, invités par les immigrationnistes du gouvernement précédent, seuls les trois nageurs ont survécu. Les migrants des autres disciplines ont été disqualifiés d’office, pour non présentation au moment du début des épreuves.

Le cheval de Jeanne d’Arc, celui qui se trouve place des Pyramides, a galopé sur l’eau sans trucage mécanique, soutenu par la seule force de l’esprit.

À la fin de la cérémonie, Michel Sardou, monté sur un véhicule militaire, a entonné « Marion Maréchal nous voilà », sous les applaudissements de la foule.

Il a fait beau. Le peuple scandait « On est chez nous ». Les JO-rdan olympiques pouvaient commencer.