jeudi 6 septembre 2018

Dit littéraire


Il existe même un prix des prix littéraires, au cas où la dizaine de prix ne suffirait pas à récompenser les quatre ou cinq écrivains qui écrivent.

Il y a deux catégories de livres qu’on ne lit pas jusqu’au bout : ceux qui tombent des mains aux premiers pages parce que rien ne s’y passe dans la langue ; et ceux qui, tellement forts et denses, donnent des envies d’écrire : alors, il faut interrompre sa lecture et se précipiter sur un stylo.

Certains livres sont des sources, d’autres des terminus.

On s’est déjà ému ici que la dernière maquette du Nouveau Magazine littéraire ait réduit l’adjectif littéraire à une taille microscopique : « Cache-toi, littérature. » Reste, en gros, un Magazine, qui peut être de n’importe quoi. Les trois éditoriaux de septembre 2018, qui accompagnent le départ de Raphaël Glucksmann, confirment cette portion congrue. Le sortant parle d’idéaux humanistes et débat de fond ; le patron Perdriel de radicalité dans le questionnement et d’interrogations ; l’entrant Domenach de batailles idéologiques. Au long du menu de la page d’accueil, 33 dossiers se suivent, sous le chapeau : « Autres idées ». Parmi ces dossiers, un seul prend pour titre une catégorie littéraire : « Poésie ». Les frères ennemis du Nouveau et du Nouveau Nouveau Magazine sont d’accord sur un point : les idées mènent le monde. On aimerait que ces hommes à idées aient une petite idée de la littérature.

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