mardi 27 mai 2025

Gérard n’est pas un frotteur

La plaignante accuse : « Il a mis la main sur mes fesses. » L’accusé : « Je l’ai peut-être frôlée avec le dos dans le couloir, mais je ne l’ai pas touchée ! » L’avocat argumente : mon client a frôlé la plaignante avec le dos ; il était tourné le long de la muraille pour la croiser, comment aurait-il pu la toucher ? Mon client pèse 150 kilos, il a une forte carrure : il est visible qu’il ne peut pas croiser une femme dans un couloir sans la frôler. Il rase le mur, côté face, pour ne la frôler qu’avec le dos. »

L’accusé : c’était pendant le tournage des Volets verts. « C’est vendredi. Il fait chaud. » L’avocat : supposons qu’il fasse froid, qu’on soit jeudi et que le film s’appelle Les Volets bleus, il ne se serait rien passé.

Une autre femme accuse l’acteur de viol. Elle mesure 1,60 m et pèse 40 kg. Elle est anorexique. Lui pèse trois fois plus, la dépasse de deux têtes et souffre de boulimie éléphantiasique. Il est visible qu’elle ne fait pas le poids. L’accusé : « J’ai touché ses fesses en lui disant qu’il fallait qu’elle prenne de la rondeur. » Son avocat : c’est un geste de chirurgien esthétique ou de potier : en pétrissant ses petites fesses, elles auraient pu s’arrondir sous la main, si elle ne s’était pas raidie.

Catherine, Fanny, Nathalie et les autres : Gérard ne devrait tourner qu’avec des actrices de sa génération, celles qui n’ont jamais porté plainte, celles qui le défendent, celles qui disaient C’est Gérard.


Mur du Havre, 2024

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