mardi 30 juillet 2024

L’homme à l’oreille coupée

Avant de lever le poing en signe de victoire, Donald Trump, caché derrière son pupitre, a demandé où étaient ses chaussures. On a clairement entendu sa première déclaration dans le micro resté branché : elle était pour l’Amérique.

Les deux traînées de sang qui partaient de l’oreille pour se rejoindre au niveau de la boucle dessinaient le V de la victoire. Et personne sur X n’a émis l’hypothèse d’un maquillage exprès, pendant les quelques secondes où il a disparu.

Après l’attentat, Trump a demandé l’annulation de toutes les poursuites judiciaires engagées contre lui. Mais d’après la loi, seule la mort peut mettre fin à l’action de la justice. Il avait là une belle porte de sortie.

Après s’être tranché le bout de l’oreille, Van Gogh en a fait cadeau à une prostituée d’Arles. Stormy Daniels n’a pas fait savoir si elle avait accepté celui de Trump.



 


lundi 22 juillet 2024

L’abbé Pierre, misère

L’abbé Pierre a soulagé bien des misères, mais qui soulagera sa misère sexuelle ?

L’abbé Pierre était un saint (à sa mort, il a eu droit à un hommage national ; on a parlé de panthéonisation ; pourquoi pas de canonisation ?) et Henry Grouès (il y a du groin dans ce nom) un obsédé sexuel. Le roi possédait aussi deux corps, un corps de chair et un corps immortel.

Dans l’ancien monde, celui de l’abbé Pierre, on passait au grand homme ses petitesses, ses bassesses, en considération de ses œuvres. On est entré dans l’ère où l’homme doit être à la hauteur de l’œuvre. L’institution ne protège plus. Sauf aux USA : Donald Trump peut prêter serment sur la Bible, sentir que la main de Dieu a détourné la balle, et soudoyer une prostituée. C’est le grand homme 2.0, qu’aucune révélation posthume ne viendra déboulonner, parce qu’il est reconnu comme un parfait salaud de son vivant.



vendredi 19 juillet 2024

L’abbé Pirre

Arthur Rimbaud avait raison dans « Un cœur sous une soutane » : il y a toujours quelque chose qui bat sous la capote du séminariste.

Dans sa mythologie « Iconographie de l’abbé Pierre » (1957), Roland Barthes décrypte la tête de l’homme d’église, dont l’image est partout après l’appel de 1954 : « le regard bon, la coupe franciscaine, la barbe missionnaire », tous les attributs qui signifient la charité. Il manquait au sémiologue de la connotation la mise en doute des signifiants : l’habit ne fait pas le moine.

La bienheureuse Mère Teresa, béatifiée, n’est plus là pour témoigner.





lundi 15 juillet 2024

Le narratif poutinien, 163. À l’Ouest, du nouveau

Le tsar Vladimir premier observe toujours avec intérêt ce qui se passe dans les pays de l’OTAN, ou NATO, ce qui s’écrit en russe Atone ou Thanatos, de l’autre côté du rideau de fer, côté russe, et du rideau de coton, de l’autre côté.

Pendant l’été, le tsar pourra disposer de quelques loisirs pour donner au président Macron des leçons de roulette russe, et pour lui apprendre à lancer une grenade dégoupillée plus loin que ses pieds.

Le président Biden confondant les présidents Zelinsky et Poutine, la Russie a eu la surprise de voir arriver du matériel militaire destiné à l’Ukraine, en raison d’une erreur sur le bon de livraison.

Il est toujours plaisant de voir les démocraties, en perpétuel conflit contre elles-mêmes en raison de la liberté d’opinion, se décomposer de l’intérieur et devenir un régime enfin stable pour l’éternité comme celui de la Russie.

L’attentat contre Donald Trump prouve, s’il en était besoin, que les démocrates incitent à la haine contre leurs propres opposants politiques, alors qu’il est plus simple de les enfermer et de les faire mourir de mort naturelle. Les armes fournies à l’Ukraine par les États-Unis seraient mieux employées sur place pour défendre le futur président Trump, un authentique homme de paix. Il ne fait pas de doute que les nazis ukrainiens ont armé le bras du meurtrier, pour préparer un attentat contre le tsar, s’il avait l’idée saugrenue de tenir un meeting en plein air, comme dans le régime corrompu de la démocratie.

Le tsar Vladimir premier continue à condamner fermement l’homosexualité, mais il n’a pas été mécontent d’entendre Kim Jong-un parler de leur « relation fougueuse ». Dans la voiture blindée, le tsar occupait la place du mort, mais c’est lui qui prendra le volant la prochaine fois.