lundi 6 août 2018

Chienne de canicule


Dans les médias français, Benalla a chassé les Bleus, la Canicule a chassé Benalla. Sur le front de l’actualité estivale, les contre-feux s’allument vite. Les marronniers des journalistes arrivent avant l’automne : chauds, chauds, les marrons chauds, cette année.

Canicule : « Empr. au lat. canicula subst. fém., dimin. de canis, proprement “petite chienne” terme d’astron. » (Trésor de la langue française). Il nous semblait bien, aussi, que c’était un diminutif. Les prévisions alarmistes pour les années à venir imposeraient un augmentatif, du genre « grande chienne ».

Alerte canicule : c’est quand mes nuits sont plus chaudes que vos jours.

« La maison brûle et nous regardons ailleurs » (Jacques Chirac, discours de Johannesburg, 2 septembre 2002). Il a fallu une quinzaine d’années pour que le sens métaphorique devienne littéral, et que nous soyons dans la maison qui brûle.

La climatisation sert à supporter les hautes températures. Les hautes températures sont dues à l’effet de serre. L’effet de serre est accru par la climatisation. La climatisation, etc.

La radio nous le répète : « Pensez à prendre régulièrement des nouvelles de vos proches, en particulier des personnes vulnérables. » Je fais le tour de mes petits vieux. Ils sont au frais, merci, ils peuvent se passer de mes services. Mais voici que mon téléphone sonne : l’un de mes enfants vient prendre de mes nouvelles.

« Un pic historique de 52,9° C a été enregistré dans la vallée de la Mort » (Le Monde, 28 juillet 2018). Bientôt, la vallée n’aura plus le privilège de ce nom. Les Anciens auraient considéré ces fortes chaleurs comme un salutaire avertissement à nous préparer au feu de l’Enfer. Mais nous sommes désormais athées comme des climatologues rationalistes. Seul Donald Tweet Trump continue à croire en Dieu, qui fait la pluie et le (trop) beau temps, indépendamment des hommes qui vont au charbon.

Aucun commentaire: