mercredi 10 janvier 2018

Coup de trumpette


L’amuseur public n’avait pas prévu qu’un jour il aurait à prononcer un discours grave. Ce jour-là, il fut très mauvais.

Dans les salons de Versailles, un crieur s’égosillait dès que le Roi se levait de sa chaise percée : « Le Roi a fait, le Roi a fait ! » Aujourd’hui, ce sont les couloirs de la Maison Blanche qui retentissent d’un cri de victoire : « Le Président a tweeté ! »

On a beau le critiquer, Trump a le mérite d’avoir réveillé des consciences endormies : les scientifiques, qui croyaient la Science triomphante, les caricaturistes, un peu découragés par la classe inattaquable de Barack Obama, et tous les amateurs de fiction, qui trouvaient la réalité trop plate et les nouvelles trop vraies.

Dans les cours de récréation, les garçons s’amusaient bien au jeu classique de « c’est moi qui ai le plus gros ». Certains garnements ont grossi et vieilli sans grandir ; ils ont gardé la même formule ridiculement virile. Mais le symbole phallique prenant la forme d’un bouton nucléaire, ils ne font plus rire personne.

Dans les poubelles de l’Histoire, on comptait déjà un Génie stable autoproclamé : le Génie des Carpates. 

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