dimanche 24 novembre 2024

Le narratif poutinien, 165

Tous les matins en prenant son verre de lait et sa cuillérée de miel, le tsar Vladimir premier écoute les bonnes nouvelles venues de l’Occident, regarde les statistiques des missiles, des drones tirés pendant la nuit, comptabilise les morts des deux côtés, calcule combien les morts russes vont coûter, et prend connaissance du discours du bouffon nazi qui ose se déclarer le président d’un pays usurpant le nom d’Ukraine.

Devant le parlement ukrainien, au millième jour de l’opération militaire spéciale qui vise à libérer le peuple de l’occupation, ce bouffon nazi a déclaré : « Peut-être que l’Ukraine devra vivre plus longtemps qu’une certaine personne à Moscou pour atteindre tous ses objectifs. »

Le tsar Vladimir premier ne comprend pas qui est désigné par « une certaine personne », puisqu’Il est immortel comme le Grand Empire russe et que vivre plus longtemps que lui n’a aucun sens.



samedi 9 novembre 2024

King Trump, 1

Un doigt pointé vers le public. On croyait à une mise en scène de showman, désignant au hasard une personne dans la foule et chacun peut se sentir distingué dans son individu, mais non, c’est le geste d’un shotman et chacun doit se sentir visé.

Dans l’un de ses derniers discours de campagne, King Trump s’est laissé aller à une petite impro, à propos de la vitre blindée qui le protège : « Si on veut m’atteindre, il faut tirer à travers les journalises… Ce qui ne me dérangerait pas trop. » Certains journalistes ont cru bon de protester contre l’honneur d’être des boucliers humains. Son directeur de communication leur a répliqué en trois points : 1) King Trump faisait de l’humour 2) King Trump parle toujours sérieusement : il mettait en garde les journalistes contre le danger qu’ils couraient sans protection au premier rang de ses meetings 3) Les paroles de King Trump n’ont pas à être commentés par les journalistes. Comme Dieu, dont il est le représentant sur terre, King Trump parle en utilisant des paraboles que le commun des journalistes ne peut pas comprendre.

Maintenant qu’il est élu, il ne reste plus à King Trump, âgé de 78 ans, pour devenir un mythe américain, après une campagne si riche en rebondissements, emporté par la rage assouvie, la vengeance consommée, le ressentiment satisfait, qu’à mourir d’une crise cardiaque.



mardi 5 novembre 2024

Trump et Shakespeare

Pour écrire son histoire de bruit et de fureur, Trump cherche son Shakespeare. Sur fond de chaos cosmique, de chaosmos, il y a aura sur le trône un bouffon bavard.

Tous les matins au petit déjeuner, il boit le sang d’un enfant portoricain pour rester jeune.

Le gâtisme de Biden (81 ans) le fait bredouiller et perdre ses mots. Trump (78 ans) au contraire se lâche, victime de diarrhée verbale, tournant en boucle dans le même manège, répétant la même mécanique du geste, doigt pointé vers la foule, mains écartées puis resserrées pour délimiter un petit espace.

Ce n’est pas un cadeau pour les humoristes, car il pousse si loin sa propre caricature qu’on ne peut guère rivaliser, mais pour les écrivains qui jouent des frontières entre réalité et fiction. Les faits sont faux et les mensonges vrais, si bien que les parallèles entre les mondes possibles et le monde donné se rejoignent. Trump est le fils légitime de Jean Cocteau, « je suis un mensonge qui dit toujours la vérité », et de Louis Aragon, auteur du Mentir-vrai.