jeudi 20 mars 2025

Zelensky, le joueur sans cartes

Mais comment un petit joueur sans cartes, mis à la porte par l’arbitre de la partie, peut-il rester à la table des grands ? On l’a interdit de jeu, et voici que ce valet abat encore quelques atouts, ramassés par terre, sortis de sa manche, et qu’il brouille la mise.

L’ami traitre ne veut apporter ni soutien ni protection. Que le petit joueur se débrouille dans la gueule de l’Ours. Mais si le petit joueur donne le bien que l’ennemi convoite à l’ami traitre, alors celui-ci le défendra comme son bien propre : des terres rares, des centrales électriques, même des centrales nucléaires. La proie a donné le change en lançant un morceau de viande entre les deux loups. C’est finement joué.

La belle presqu’île triangulaire n’était même pas sur la table, passée par perte et profit pour l’Ours. Mais son ancien propriétaire la remet dans le jeu : regardez comme elle est sous-exploitée, désertée, il n’y a même plus de touristes alors qu’elle a un gros potentiel de mer, de sable et de soleil. Est-ce que l’ami traitre en serait pas tenté de la reprendre à l’ennemi, pour en faire la Riviera de la mer Noire ?



lundi 17 mars 2025

Les pervers laissent des carnets

Si le chirurgien Joël Le Scouarnec n’avait pas minutieusement consigné ses faits et gestes dans des carnets intimes, pendant 25 ans, de 1989 à 2014, en indiquant le nom, l’âge, l’adresse de ses 299 petites victimes, et surtout les sévices qu’elles subissaient, ni vu ni connu, elles n’en auraient rien su et lui coulerait une paisible retraite mélancolique.

Les pervers gardent des traces écrites, ou filmées, comme Dominique Pelicot, ils sont trop méticuleux, ils veulent enfermer leurs victimes dans des boîtes, se souvenir, on oublie si vite ses crimes, surtout quand ils se répètent sans grandes variations, se repasser les scènes en solitaire, et finalement être découverts, ne pas rester impunis, témoigner, qu’on sache enfin qui ils sont, et qu’ils l’apprennent de la bouche des autres.

Henri Désiré Landru avait aussi un petit carnet où il notait des noms, des dates et des heures, un registre pour ses achats de scies à métaux et de charbon, beaucoup de charbon.

Plusieurs éditeurs ont déjà fait des offres au greffe du Tribunal pour publier les journaux intimes de Joël Le Scouarnec, peut-être pas l’intégralité, ce qui remplirait un nombre considérable de volumes, mais au moins un choix.


Dessin paru dans Le Monde

lundi 10 mars 2025

King Trump, 8. Un Zelensky respectueux

L’administration Trump a rewrité les interventions de l’ingrat et irrespectueux Zelinsky. Un nouvel enregistrement est prévu dans les jours qui viennent dans le bureau Ovale. Pour montrer la différence de ton, nous donnons ci-dessous la retranscription de la première diffusion, et les répliques modifiées.

— Volodymyr Zelensky : « Êtes-vous déjà allé en Ukraine pour dire quels sont nos problèmes ? »
— J. D. Vance : « J’ai été à… »
— Volodymyr Zelensky : « Venez une fois. »

Nouvelle version : « C’est trop dangereux que vous veniez maintenant, mais quand l’Ukraine sera transformée en Marina russe, alors vous pourrez nous rendre visite. »

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— Donald Trump : « Vous n’êtes pas en ce moment dans une très bonne position. […] Vous n’avez pas les cartes en main. »
— Volodymyr Zelensky : « Je ne joue pas aux cartes. […] Je suis très sérieux, monsieur le président. Je suis le président, dans une guerre. »

Nouvelle version : « Je n’avais aucune carte et j’ai commencé la partie quand même. J’ai triché, je n’aurais pas dû jouer avec les grands. Je présente des excuses aux deux joueurs qui ont gagné la partie parce qu’ils avaient toutes les cartes en main. »

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— Donald Trump : « Sans notre équipement militaire, cette guerre aurait été terminée en deux semaines. »
— Volodymyr Zelensky : « En trois jours. J’ai entendu Poutine le dire. En trois jours. »

Nouvelle version : « Elle n’aurait même pas commencé si on n’avait pas volé l’élection à votre Excellence. Il n’y aurait eu qu’une intervention militaire spéciale, sans un seul mort. La guerre est la faute du faible qui a eu l’idée folle de résister au puissant. »

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À la fin du nouvel entretien, Zelensky maudira Joe Biden, le lamentable président, qui a donné des armes pour faire encore plus de victimes des deux côtés, et remerciera le tsar Poutine, sans lequel lui Zelensky n’aurait jamais eu l’honneur d’être reçu dans le bureau Ovale. C’est la première fois dans l’histoire de la diplomatie que l’on voyait un faible manquer de respect à un puissant, et ne pas dire merci. Tout est rétabli.



dimanche 2 mars 2025

King Trump, 7. « Ça va être de la grande télévision. »

La pièce qui a mis en scène le trio Trump-Vance et Zelensky a été représentée pour la première fois dans le bureau Ovale de la Maison Blanche, le vendredi 28 février 2025.

Le scénario de la pièce était assez simple : un homme démuni est humilié par deux hommes forts, qui lui reprochent de coûter cher et de ne pas dire merci. La victime devait encaisser les coups en s’excusant d’exister et en manifestant des signes de respect vis-à-vis de ses bourreaux.

Mais la première ne s’est pas passée exactement comme prévu : l’acteur qui incarne la victime est arrivé fatigué. Comme il n’est pas monté sur les planches depuis trois ans, il a perdu le sens du comique. Il n’a pas eu le temps de revêtir un costume de scène décent ni de passer au maquillage pour cacher ses rides. Et au lieu de réciter le texte écrit d’avance, il s’est mis à improviser en sortant de son rôle, comme si la situation était réelle.

Le principal acteur l’a dit à la fin de la représentation : « Ça va être de la grande télévision. » Mais cette première avait toutes les allures d’une répétition encore imparfaite. Le trio des acteurs doit réviser le texte pour donner aux spectateurs du monde entier une version plus conforme au scénario initial du faible qui se soumet à la volonté du fort en disant merci.



vendredi 28 février 2025

King Trump, 6. En route vers le prix Nobel de la Paix

Le mendiant ingrat a repris l’avion avec son pull militaire, sans même acheter un costume dans la 5e Avenue.

Maintenant que le dictateur ukrainien a refusé de donner ses minerais, il n’y a qu’une façon d’arrêter la guerre et de se faire rembourser : aider militairement la Russie à écraser l’Ukraine, et signer avec elle le contrat déjà prêt pour exploiter conjointement les terres rares. Il suffira de remplacer Ukraine par Russie.

Le médiocre comédien Zelinsky était invité comme figurant dans une pièce à grand spectacle, et voici qu’il monte sur la scène en croyant qu’il peut donner la réplique au premier rôle. C’était un bon moment de théâtre, mais la voix du souffleur, au fort accent russe, était trop forte depuis la coulisse pour ne pas être entendue dans la salle.

King Trump aura quand même le prix Nobel de la paix. Même s’il n’a pas convaincu le dictateur Zelinsky d’arrêter son agression, il a empêché d’autres guerres qui n’ont jamais commencé et il a réglé d’innombrables conflits qui n’ont pas eu lieu. Personne n’en parle mais lui le sait. C’est ce qu’il dira dans son discours de Stockholm, lors de la remise du prix.

 


samedi 22 février 2025

Musk et Bannon. Tendre le bras

Il suffit que des hommes forts tendent le bras, main ouverte, pour saluer la foule, et tout de suite ils y voient un signe.

Tendre le bras, c’est la réponse des Américains aux faibles qui tendent la main.

Jordan, trop tendre pour tendre le bras : encore un effort pour être à la hauteur de tes amis américains.

Après avoir échoué à dénazifier l’Ukraine, le tsar Vladimir va s’attaquer aux USA.

Quand l’Europe aura constitué une armée suffisante, elle débarquera sur les côtes de la Floride pour délivrer les USA de l’occupant.



vendredi 21 février 2025

King Trump, 5. Give back the money

Pour rembourser aux contribuables américains les 350 milliards de dollars donnés à l’Ukraine, l’ensemble de ses ressources minières, présentes et à venir, exploitées et à découvrir, en surface ou sous la terre, appartiennent désormais aux USA.

Selon les calculs du super cerveau d’Elon Musk, le débarquement en Normandie du 6 juin 1944 a coûté aux USA, tout compris, la bagatelle de 500 milliards de dollars, que la France doit rembourser au Trésor américain. Elle pourra se libérer de sa dette en donnant aux USA la Tour Eiffel, Versailles, le Mont-Saint-Michel, et les bénéfices de leur exploitation.

La facture du plan Marshall s’élève à 13 milliards de dollars donnés à l’Europe, dont 2,8 milliards pour la France. Elle a remboursé 225 millions. Elle est donc redevable de 2,5 milliards. Les USA accepteront en contrepartie Notre-Dame de Paris, après restauration.

Quand ils ont débarqué, les GI’s ont distribué gratuitement aux Français des cigarettes blondes, des chewing-gums, des boîtes de conserve de corned-beef, du Coca-Cola. L’addition se monte à 500 mille dollars, en arrondissant. La ville de Nice, sur la Riviera, devrait suffire pour le dédommagement.