Le destin glorieux du
futur tsar Vladimir premier s’est forgé dans la rue, quand il se bagarrait avec
la racaille de Léningrad, par les répliques en miroir (« c’est pas moi,
c’est toi »), le déni (« même pas mal »), et le
jusqu’au-boutisme (« je t’écraserai comme une merde »).
Il a fallu de longues années
pour qu’Alan Turing mette au point sa machine à casser le code Enigma utilisé
par les nazis. Celui qu’utilise la langue poutinienne est beaucoup plus simple,
à la portée d’un enfant. Comme dans les cours de récréation, il suffit de dire
l’inverse.
La grammaire
poutinienne se réduit à quelques règles, faciles à retenir.
1) L’inversion
sémantique : « la guerre » devient « une opération
spéciale », « l’agresseur » devient « l’agressé »,
etc.
2) La négation de
l’énoncé : « l’armée russe a bombardé la gare de Kramatorsk »
devient « l’armée russe n’a pas bombardé la gare de Kramatorsk ».
3) La substitution
symétrique : « l’armée russe a bombardé la gare de Kramatorsk »
devient « l’armée ukrainienne a bombardé la gare de Kramatorsk ».
4) Le renversement de
la voix active en voix passive : « la Russie agresse l’Ukraine »
devient « la Russie est agressée par l’Ukraine ».
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