Le narratif poutinien, 145. Wagner, marche funèbre

Le tsar Vladimir premier présente ses sincères condoléances aux familles des victimes du crash survenu le 23 août.

L’enquête sera menée jusqu’au bout pour connaître les raisons de cet accident. Les premières investigations dans la boîte noire ouvrent plusieurs pistes : une bagarre générale dans l’avion sur le partage du butin au retour d’Afrique, un suicide collectif ordonné au pilote sous la menace d’une arme par un dépressif qui ne supportait plus de vivre avec le poids de sa trahison sur la conscience, ou bien la tentative d’un des passagers de se défenestrer en ouvrant une porte de l’appareil, ce qui aurait entraîné une brusque dépressurisation et la chute en piqué.

Les analyses génétiques ont permis d’identifier les lambeaux de chair retrouvés dans les débris de l’appareil. La croix gammée tatouée sur un fragment de thorax appartient avec certitude à Dmitri Outkine, fondateur de Wagner. La marche funèbre de son musicien préféré sera diffusée lors de ses obsèques, célébrées dans la plus stricte intimité.

Le tsar Vladimir aime bien commémorer les anniversaires : la journaliste Anna Politkovskaïa a été assassinée le 7 octobre 2006, le jour où le tsar soufflait ses 54 bougies. Evgueni Prigojine et les dirigeants de Wagner succombent exactement deux mois après la tentative de putsch. Le tsar Vladimir ne sort pas de son bunker le 7 octobre.

Le narratif poutinien, 144. Depardieu et de par le tsar

Le tsar Vladimir premier fait savoir qu’il accorde à M. Gérard Depardieu la citoyenneté russe et l’immunité perpétuelle qui va avec, accédant ainsi à sa demande.

Les femmes qui l’accusent d’agression sexuelle sont aussi crédibles que le bouffon Zelensky hurlant à l’agression russe contre l’Ukraine.

La Douma ayant légalisé le viol, pourvu qu’il soit commis seul ou en réunion sur du matériel ukrainien, M. Gérard Depardieu pourra déposer une demande d’enrôlement dans l’armée des glorieux libérateurs russes.

M. Gérard Depardieu est autorisé à se produire sur le front avec son récital Barbara. La chanson « Göttingen » est particulièrement bienvenue pour le moral de nos héros : « Ô faites que jamais ne revienne / Le temps du sang et de la haine. »

Si M. Gérard Depardieu veut bien reverser une partie de l’argent que lui rapportera la vente de ses 250 œuvres d’art, à l’Hôtel Drouot en septembre 2023, pour acheter des armes neuves à nos vaillants soldats, le tsar exigera que la Douma vote l’érection d’une statue en bronze à l’effigie de M. Gérard Depardieu, qui fera trois fois sa hauteur et trois fois son poids.

 

Le narratif poutinien, 143. Toujours deux fois

Le tsar Vladimir premier adresse ses chaleureuses félicitations à son ministre de la défense, le très-décoré Sergueï Choïgou qui, malgré son air bête, a des idées.

Celle qui lui vaudra la médaille de la créativité militaire est venue en regardant un suraccident de la route. On sait comment ça se passe : après un carambolage de voitures, les curieux et les voyeurs s’arrêtent, font cercle autour et une autre voiture provoque un second accident, plus meurtrier que le premier.

Les terroristes islamistes pratiquent le même genre de surenchère, cette fois volontairement : un attentat fait de nombreux morts dans la foule, et une seconde explosion met en morceaux la famille, les amis, les proches venus à l’enterrement des victimes.

Après le sabotage du barrage de Kakhovka le 6 juin 2023, Sergueï Choïgou a eu l’idée lumineuse d’envoyer des drones et des missiles sur les sauveteurs venus au secours de la population inondée.

Le même scénario s’est répété le 7 août à Pokrovsk : à 19h 15, un centre de commandement militaire ukrainien maquillé un bâtiment résidentiel sans militaire est frappé. Aussitôt, des terroristes ukrainiens déguisés en secouristes et en pompiers ne peuvent s’empêcher de se précipiter pour sortir les morts et soigner les autres terroristes ukrainiens ensevelis sous les décombres, et là, quand ils sont bien au travail, à 19h 50, un deuxième missile leur tombe dessus, tuant les terroristes qui portaient secours au terroristes, en plus grand nombre.

Sergueï Choïgou est vraiment un génie, mais reste-t-il de la place sur son costume pour accrocher de nouvelles médailles ?

 

Le narratif poutinien, 142. Madame Russie

Le tsar Vladimir premier a fait savoir qu’il assisterait aux funérailles de Madame Hélène Carrère d’Encausse, et qu’il exigeait d’y prononcer le discours d’hommage, à la place de Monsieur Emmanuel Macron, cet ennemi de la Russie.

Car quelle meilleure amie la Russie a-t-elle eue dans le cercle des pouvoirs occidentaux que Madame Hélène Carrère d’Encausse, la seule à comprendre que le rattachement de la Crimée à la mère patrie était une « modification de frontières » ?

N’avait-elle pas prédit aussi que le tsar Vladimir premier était un homme « rationnel » qui ne prendrait jamais le risque d’envahir l’Ukraine ?

Le tsar s’engage à faire tout son discours en parlant de Madame Russie au masculin. Ses conseillers lui ont appris que l’académicienne tenait à ce qu’on l’appelât Madame le Secrétaire perpétuel : si encore il se fût agi de la Présidence, elle eût accepté d’être Madame la Présidente, mais la secrétaire, tout le monde eût cru qu’elle était l’employée des Quarante messieurs.

La plume du tsar Vladimir a déjà rédigé son discours : « Madame l’académicien est mort. N’appelez pas ce grand Homme Hélène, mais Ilène ».