Le narratif poutinien, 148. Une visite qui restera

Le tsar Vladimir premier se réjouit que le Grand Dirigeant nord-coréen Kim Jong-un soit rentré sain et sauf dans son pays, après sa visite officielle en Russie. Apprenant le crash accidentel de l’avion où avait pris place Evgueni Prigojine, il avait préféré affréter un train assez lent mais qui est plus sûr d’arriver.

Si Progojine avait imité Kim Jong-un en se déplaçant à 50 km/h dans un avion blindé, il serait encore en vie.

Concernant le choix du train, Kim Jong-un tenait à fouler le sol russe en descendant d’un escalier en bois à colonnes artistiquement ouvragées, pur produit de l’artisanat local coréen, ce que n’eût pas permis un banal escalier d’avion en métal.

Après la signature du contrat armes contre nourriture, le tsar Vladimir premier a proposé à son homologue nord-coréen une séance de musculation.

 

Le narratif poutinien, 147. Aide humanitaire

Le tsar Vladimir premier a proposé au Maroc l’envoi de troupes russes pour porter secours aux victimes des tremblements de terre. Les soldats ont en effet l’habitude des villages entièrement rasés.

Dans le même esprit de solidarité, le tsar Vladimir premier met les compétences des forces spéciales d’intervention au service des habitants de Derna en Libye : ils ont acquis une expertise internationalement reconnue dans le domaine d’une zone inondée à la suite de la rupture d’un barrage.

Le tsar Vladimir premier s’étonne que l’ONU n’ait pas répondu favorablement à sa demande de créer une commission d’enquête en vue d’établir la responsabilité des terroristes ukrainiens dans la destruction des paisibles villages marocains et dans les inondations meurtrières de Derna. Il est trop simple d’y voir la colère de Dieu, les conséquences du dérèglement climatique ou un choc des plaques techtoniques.

 

Le narratif poutinien, 146. Merci ! Спасибо !

Le tsar Vladimir premier adresse tous ses remerciements à plusieurs personnalités de bon sens qui œuvrent pour la concorde entre les peuples.

* Elon Musk, grand justicier et nouvel arbitre du monde, qui a résisté au dévoiement guerrier de son réseau Starkink, créé pour gagner de l’argent avec les gens qui regardent Netflix et non pour attaquer une nation pacifique. Le tsar partage l’avis du président à la retraite Medvedev : dans une Amérique qui n’est plus genré, c’est le seul type sain d’esprit et qui a des couilles.

* Nicolaï Sarkovitch, auteur du bestseller Le Temps des défaites. Il a tiré la leçon que lui a donnée le tsar, juste avant que le monde entier le croît saoul, alors qu’il était seulement KO debout parce que le tsar avait dit au roquet qui parlait des droits de l’homme : « si tu continues sur ce ton, je t’écrase comme une merde. » Maintenant il s’écrase tout seul ; il a développé la reconnaissance des merdes écrasées par un godillot russe ; il respecte la force. Lui aussi a des couilles.

* Le G20 qui déplore la violence de la guerre, mal nécessaire et fatalité depuis l’origine des temps ; bien malin qui distingue l’agresseur de l’agressé. Ils ont 20 paires de couilles.

* Le président Lula, très accueillant pour les proscrits, les réfugiés politiques et les bons dirigeants persécutés au nom des valeurs occidentales corrompues, comme la déportation des enfants et le massacre des civils. Autant que son prédécesseur Bolsonaro, Lula a des couilles.

Ali fils d’Omar

Omar a eu beaucoup d’enfants, 53 ou 54, on ne sait pas bien, et lui non plus, en 53 ans de vie procréative, c’est-à-dire une moyenne exacte d’un par an, si l’on considère qu’il a été fécondant jusqu’à sa mort. Comme sa famille dépasse le nombre de ministres, le père a dû créer de nouveaux postes officiels pour placer tout son monde. L’aînée étant par malheur une fille, c’est le second, Ali, qui a pris la succession de son père, après 41 ans de bons et loyaux services.

On dit que l’aînée frustrée s’est vengée en tirant les fils de marionnettes militaires pour renverser son frère du trône. Une photo des chefs montre uniquement des hommes peu souriants et d’allure assez virile. La parité ne semble pas respectée à la tête du pays, pas plus que la diversité, alors que le frère Ali posait sur les photos de sa victoire avec une épouse blanche.

Montesquieu n’avait pas prévu qu’un peuple en liesse pourrait se réjouir que des putschistes en habits kaki l’aient délivré d’un régime démocratique corrompu.

À la radio, un journaliste dit que les institutions sont maintenant dissolues. Finalement, il n’a pas tout à fait tort d’utiliser un mot pour un autre.

Omar et Ali ont accumulé des biens mal acquis un peu partout dans le monde, surtout à Paris, et particulièrement quai Malaquais.