samedi 30 avril 2022

Le narratif poutinien, 37. Cercles logiques

Les Occidentaux accroissent leur livraison de matériel militaire lourd pour lutter contre les armées russes équipées par la société française Thales de caméras infrarouges, baptisées du gentil nom de « Catherine », qui permettent de voir dans la nuit pour tirer sur le matériel militaire fourni pour les Occidentaux.

Le chef de la diplomatie russe demande aux États-Unis et à l’Otan de cesser de fournir des armes à Kiev s’ils veulent sincèrement résoudre la crise ukrainienne, sinon la Russie se verra dans l’obligation de faire la guerre.

Les pays occidentaux prennent des paquets de sanctions contre la Russie à laquelle ils continuent à acheter du gaz, du pétrole et du blé dont le commence maintient leur dépendance économique en alimentant la machine de guerre russe.

Pour financer la reconstruction de l’Ukraine, les Américains envisagent de saisir et de vendre les biens des oligarques sous sanction : yachts, palaces, villas de rêve et toiles de maître, que seuls d’autres oligarques seront assez riches pour racheter.

jeudi 28 avril 2022

Le narratif poutinien, 36. Lettre d’un oligarque suicidé

Six oligarques ont été retrouvés morts dans différents pays (en Russie, en Espagne et en Grande-Bretagne) et en des lieux divers (un jardin, un garage, une salle de bains). Les suicidés ont choisi de se pendre (4 fois), de se tirer une balle (1 fois) ou de s’ouvrir les veines (1 fois). Quand ils avaient de la famille, ils ont tué leur femme et leurs enfants à l’arme blanche, avec un poignard ou une hache.

Sur ces six oligarques suicidés, deux ont laissé une lettre expliquant leur geste.

Alexander Tyulyakov, cadre chez Gazprom, s’est pendu : il y avait un morceau de papier sur le sol du garage, en dessous de son corps. Leonid Shulman, haut cadre de Gazprom, a choisi de mourir dans sa salle de bain : une lettre était posée sur le bord de sa baignoire.

Grâce à l’obligeance d’un membre du service de sécurité de Gazprom, dont on comprendra que nous tairons le nom, arrivé avant la police scientifique, nous avons pu nous procurer ces deux lettres. En voici la traduction.
Gloire et santé à notre tsar Vladimir premier, génie de la Sainte Russie.
Nous, suicidés, déclarons que nous avons agi de notre plein gré et en pleine possession de nos moyens.
J’accuse le bourreau Zelensky d’avoir lui-même poignardé ma femme et mes enfants, avant de les achever à la hache. 
J’accuse l’union européenne de m’avoir poussé au suicide en condamnant mon entreprise à la faillite et mes salariés au chômage en raison des sanctions qui nous frappent injustement.
J’ai fermé la porte de l’intérieur pour confirmer la thèse du suicide.
Je condamne fermement les oligarques qui préfèrent la dépravation de l’Occident, et j’approuve qu’ils soient « traités comme des canailles et des traîtres nationaux », selon les mots du tsar Vladimir premier.
Je meurs volontairement, en donnant ma vie à la Sainte Russie et à son dirigeant. 

Le texte de ces deux lettres est exactement le même, tapé à la machine, sur un papier identique.

mardi 26 avril 2022

Le narratif poutinien, 35. Elon Musk, un ami

Parmi les Américains décadents et fauteurs de guerre, il faut signaler une exception notable, Илон Маск (Elon Musk en alphabet corrompu), grand ami de la Sainte Russie et de son tsar Vladimir premier. L’homme le plus riche du monde est un bienfaiteur de l’humanité.

En rachetant Twitter, il va garantir la liberté d’expression sans filtre ni censure, mettant ainsi fin aux discours des complotistes qui crient aux fake news.

Par ailleurs, Elon Musk propose de mettre à disposition du Kremlin son programme Neuralink, déjà testé sur un porc. Une puce sera implantée dans le crâne des Ukrainiens. Ils pourront ainsi, en un clic, vider leur corbeille mentale en supprimant de façon définitive les éléments nazis qu’elle contient, et télécharger l’âme russe en se connectant au serveur central. Le pack « âme russe » comprend également la langue russe, que les locuteurs branchés parleront instantanément sans avoir besoin de l’apprendre. Un anti-virus intégré évitera la résurgence des idées nazies et des mises à jour régulières actualiseront en temps réel les bonnes pensées et les mots justes.
 


lundi 25 avril 2022

Le narratif poutinien, 35. Félicitations après les élections

Le tsar Vladimir premier a envoyé un télégramme de félicitations à Emmanuel Macron, ainsi rédigé : « Je vous souhaite sincèrement du succès dans votre action publique, ainsi qu’une bonne santé. » Il l’invite à fêter ça sur un bateau mouillé au large d’Odessa. Il lui donnera des conseils pour se maintenir en bonne santé jusqu’à 70 ans.

Parallèlement, le tsar Vladimir premier a envoyé un télégramme secret de consolation à son amie Marine Le Pen, en l’informant que son prêt de neuf millions d’euros serait remboursable en roubles.

Le bouffon qui prétend diriger l’Ukraine a posté un tweet irresponsable :
« Félicitations à @EmmanuelMacron, un vrai ami de l’Ukraine, pour sa réélection ! Je lui souhaite de nouveaux succès pour le bien du peuple (français). J’apprécie son soutien et je suis convaincu que nous avançons ensemble vers de nouvelles victoires communes. Vers une Europe forte et unie ! »
Il l’invite à Kyiv pour lui expliquer le sens du mot génocide.



dimanche 24 avril 2022

Le narratif poutinien, 34. Les mouches

Donc, le tsar Vladimir premier a dit, à propos du siège de l’usine Azovstal à Marioupol : « Bloquez cette zone de façon à ce qu’une mouche ne puisse pas passer. »

C’était devant le ministre de la défense russe, Sergey Shoigu, ce bouledogue triste et apeuré qui baisse la tête en approuvant. Il a eu le privilège d’être reçu de l’autre côté d’une courte table à plateau de verre, tenu par le tsar d’une main serrée comme une pince de crabe.

Pour les Occidentaux qui sont des faibles, la mouche est un insecte sympathique, la preuve quand ils disent « on entendrait voler une mouche », « on ne ferait pas de mal à une mouche ».

La propagande occidentale a cru que la mouche dont le tsar parlait était une vraie mouche.

Mais non, les mouches qui ne doivent pas sortir de Marioupol, ce sont les nazis qui s’y cachent, même pas des hommes, des mouches, des moucherons. Le tsar a déjà eu l’occasion d’employer le mot dans son grand discours sur la purification : « Les Russes vont recracher la racaille et les traîtres comme un moucheron qui a atterri dans leur bouche. »

Les mouches qui ne doivent pas sortir de Marioupol, c’est la vermine nuisible qui se terre dans les souterrains de l’usine. Et les mouches, vous savez ce qu’en fait le tsar, de sa pince de crabe serrée sur le coin de la table ? Il les écrase.



samedi 23 avril 2022

Le narratif poutinien, 33. L’art d’assiéger

Les stratèges militaires de l’armée de libération russe tirent un grand profit à la lecture du roman antique Salammbô. Après avoir raconté l’histoire d’une femme occidentale corrompue, Flaubert s’est intéressé à des choses sérieuses : comment prendre une place forte. Il avait lu les Ruses de guerre de Polyen et la Poliorcétique de Juste-Lipse, de bons auteurs.

Les Mercenaires assiègent Carthage, après avoir coupé l’aqueduc qui alimente la ville, et ça donne ça dans le texte :

Carthage commençait à souffrir de la soif. L’eau, qui valait au début du siège deux késitah le bât, se vendait maintenant un shekel d’argent ; les provisions de viande et de blé s’épuisaient aussi ; on avait peur de la faim ; quelques-uns même parlaient des bouches inutiles, ce qui effrayait tout le monde.
Depuis la place de Khamon jusqu’au temple de Melkarth des cadavres encombraient les rues ; et, comme on était à la fin de l’été, de grosses mouches noires harcelaient les combattants. Des vieillards transportaient les blessés, et les gens dévots continuaient les funérailles fictives de leurs proches et de leurs amis, défunts au loin pendant la guerre. […]
La température devint si lourde que les corps, se gonflant, ne pouvaient plus entrer dans les cercueils. On les brûlait au milieu des cours.

C’est après avoir lu ce passage que le tsar Vladimir premier ordonna le siège de Marioupol, et qu’il prononça ces paroles historiques : « Bloquez cette zone de façon à ce qu’une mouche ne puisse pas passer. »

C’était à Carthage, en 240 avant Jésus-Christ, entre les deux guerres puniques, au temps des Barbares.

vendredi 22 avril 2022

Le narratif poutinien, 32. Ubu tsar

Père Ubu — Merdre !
Mère Ubu — Oh ! voilà du joli, Père Ubu, vous estes un fort grand voyou. Vous estes content de votre sort ?
Père Ubu — De par ma chandelle verte, merdre, certes oui, je suis content. Je suis le tsar de toutes les Russies.
Mère Ubu — Comment ! Vous vous contentez de toutes les Russies et vous laissez l’Ukraine aux nazis.
Père Ubu — Ah merdre, mère Ubu. Que me conseilles-tu de faire ?
Mère Ubu — De prendre l’Ukraine et les Ukrainiens.
Père Ubu — Cornegidouille, tu as raison mère Ubu. S’il n’y avait pas d’Ukraine, il n’y aurait pas d’Ukrainiens.
Mère Ubu — Grâce à Dieu et à moi-même, peut-être dans huit jours serai-je tsarine d’Ukraine.
Père Ubu — Tu es trop bête et laide, mère Ubu. L’Ukraine est un pays qui n’existe pas.
Mère Ubu — Et après l’Ukraine, père Ubu, que feras-tu ?
Père Ubu — Je prendrai tous les pays, jarnicotonbleu, et je tuerai tout le monde, merdre.
Mère Ubu — Tu es grand et fort, père Ubu, tu as la plus grosse. Reprends de l’andouille.

jeudi 21 avril 2022

Le narratif poutinien, 31. Guerre propre

L’état-major militaire russe étudie avec sérieux l’information donnée par la propagande britannique, affirmant que l’armée de libération se déplacerait avec des crématoriums mobiles. C’est en effet le meilleur moyen de faire le ménage en éliminant les déchets biologiques, comme la moissonneuse qui laisse la terre bien dégagée après son passage dans les blés.

« Les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent » : Chateaubriand aurait mérité d’être un auteur russe.

Il faut bien que les Occidentaux n'aient aucune notion de la propreté pour condamner les armes bactériologiques, alors qu’elles éliminent les nazis sans transformer les bâtiments où ils habitent en gravats à déblayer.

Pour nettoyer les derniers résistants qui occupent les catacombes du complexe sidérurgique de Marioupol, plusieurs solutions se présentent : le gazage, mais polluant et on gâche une énergie chère ; l’inondation du sous-sol en détournant un cours d’eau, mais après il faudra pomper une eau pourrie. Finalement, le chef des armées a adopté la solution la plus écologique : mettre le siège et attendre, attendre.

mardi 19 avril 2022

Le narratif poutinien, 30. Tourisme de guerre

L’été approchant, l’agence de voyage Russia Tour-Operator propose des circuits en Ukraine dans les zones chaudes.

Une croisière à bord d’un navire de guerre en mer Noire, avec plongée sur l’épave du vaisseau amiral « Moskva ».

Visite d’Odessa, la « perle de la mer Noire », avant destruction.

Ruines de Marioupol. Circuit dans les caves, où les nazis sont morts de faim. Le matériel de survie est resté en place : réchauds à alcool, frigo, etc. Croix gammées authentiques tracées sur les parois avec du sang.

Une nuit dans les tranchées radioactives creusées par les soldats de l’armée russe de libération sur le site de la centrale de Tchernobyl.

Embedded sur un tank en mouvement ; itinéraire à déterminer en fonction des opérations en cours.

Des souvenirs inoubliables, in situ, en immersion totale. Des selfies à partager sur vos réseaux sociaux.

lundi 18 avril 2022

Pâques, Vladi en son jardin

Boutcha, photo Rodrigo Abd (Associated Press)


L’année dernière, ici, il y avait un jardin. Et des pots de fleurs.

Le petit garçon s’appelait déjà Vladi, il avait cinq ans, et sa mère Marina.

Tous les deux, ils avaient cherché des œufs dans le jardin. Il en avait trouvé deux dans les pots de fleurs, des vrais œufs peints en rouge. Sa mère lui avait dit : ils sont rouges comme le sang du Christ.

Ils avaient cogné les œufs entre eux, pas trop fort, et les œufs ne s’étaient pas cassés. Sa mère lui avait dit : c’est bon signe. On sera heureux toute l’année.

Ils s’étaient embrassés.

C’était l’année dernière. Il y avait un jardin et des pots de fleurs, avec des œufs dedans.

On les avait cognés sans les casser.

dimanche 17 avril 2022

Le narratif poutinien, 29. Pâques aux tisons

Le patriarche de l’Église orthodoxe russe, Kirill, a fait savoir qu’il avait beaucoup apprécié le geste symbolique de son homologue catholique, le pape François, faisant porter la Croix par deux jeunes femmes, une Russe et une Ukrainienne. Sur cette terre de désolation, dans cette vallée de larmes où nous souffrons tous comme le Christ au Golgotha, chacun ne porte-t-il pas sa croix ?

Il a également cité avec admiration cette prière du saint Père : « Conduis les adversaires à se serrer la main, afin qu’ils puissent goûter le pardon mutuel. » Les Russes devront en effet beaucoup pardonner à leurs frères ukrainiens qui s’obstinent à refuser l’aide de leurs libérateurs.

Après quoi, le patriarche Kirill, ancien du KGB alliant le sabre et le goupillon, a béni les armes tactiques de nouvelle génération, qu’un designer orthodoxe a redessinées en formes bien identifiables : l’œuf pour la tête des armes bactériologiques, le lapin pour les armes chimiques et la cloche pour les ogives nucléaires.

samedi 16 avril 2022

Le narratif poutinien, 28. Dumézil et les trois fonctions

D’après l’historien et anthropologue Georges Dumézil (1898-1986), toutes les sociétés indo-européennes sont organisées en trois ordres : religieux, militaire et économique.

Il y a ceux qui prient, ceux qui font la guerre et ceux qui travaillent.

Cette structure servira de base au nouvel ordre mondial :
La fonction sacrée sera exercée par l’orthodoxie de la sainte Russie, dirigée par le patriarche Kirill.
La fonction guerrière incombe à l’armée russe, dirigée par le tsar Vladimir premier.
La fonction de production revient à la Chine.

Comme on le voit, la Russie et la Chine suffisent à cocher toutes les cases de cette tripartition. L’Europe, l’Afrique, l’Amérique et l’Océanie sont inutiles à la bonne marche du monde et peuvent être éliminées.

vendredi 15 avril 2022

Le narratif poutinien, 27. Marioupol mon amour

Le cinéaste russe Nikita Mikhalkov, qui a mis sa caméra au service du tsar Vladimir premier, prépare un remake du film d’Alain Resnais sorti en 1959. En avant-projection, voici un extrait du dialogue entre les deux personnages principaux :

Lui : Tu n’as rien vu à Marioupol. Rien.
Elle : J’ai tout vu. Tout... Ainsi l’hôpital je l’ai vu. J’en suis sûre. L’hôpital existe à Marioupol. Comment aurais-je pu éviter de le voir ?
Lui : Tu n’as pas vu d’hôpital à Marioupol. Tu n’as rien vu à Marioupol...
Elle : Je n’ai rien inventé.
Lui : Tu as tout inventé.
Elle : Rien.
Lui : Tu n’as rien vu à Marioupol. Rien.

Lui : Tu n’as rien vu à Grozny. Rien.
Elle : J’ai tout vu. Tout... Ainsi l’hôpital je l’ai vu. J’en suis sûre. L’hôpital existe à Grozny. Comment aurais-je pu éviter de le voir ?
Lui : Tu n’as pas vu d’hôpital à Grozny. Tu n’as rien vu à Grozny...
Elle : Je n’ai rien inventé.
Lui : Tu as tout inventé.
Elle : Rien.
Lui : Tu n’as rien vu à Grozny. Rien.

Lui : Tu n’as rien vu à Alep. Rien.
Elle : J’ai tout vu. Tout... Ainsi l’hôpital je l’ai vu. J’en suis sûre. L’hôpital existe à Alep. Comment aurais-je pu éviter de le voir ?
Lui : Tu n’as pas vu d’hôpital à Alep. Tu n’as rien vu à Alep...
Elle : Je n’ai rien inventé.
Lui : Tu as tout inventé.
Elle : Rien.
Lui : Tu n’as rien vu à Alep. Rien.

Marioupol                              Grozny                             Alep


 

jeudi 14 avril 2022

Le narratif poutinien, 26. Marine Ле Пен

Le tsar Vladimir premier a pris connaissance du programme politique de la candidate à l’élection présidentielle Marine Le Pen (en russe : Марин Ле Пен).

Il a manifesté son approbation sur les points suivants :
— l’affaiblissement de l’Europe et le retrait du drapeau bleu étoilé des édifices publics français
— la sortie de la France du commandement intégré de l’Alliance atlantique
— le rétablissement des relations diplomatiques avec la Russie dès la disparition de l’Ukraine et des Ukrainiens
— l’expulsion violente des opposants lors des rassemblements, tirés par les pieds, les bras, les cheveux ou tout autre partie du corps offrant une prise
— les mesures discriminatoires visant les journalistes jugés inamicaux, en attendant la suppression des médias hostiles

Марин Ле Пен peut mieux faire sur d’autres sujets (la peine de mort, l’Islam, l’homophobie), mais elle est en bonne voie, et les conseillers du tsar Vladimir premier sont à son service.




mercredi 13 avril 2022

Le narratif poutinien, 25. L’argument du chaudron

Dans L’interprétation des rêves, Freud rapporte le système de « défense de l’homme que son voisin accusait de lui avoir rendu un chaudron en mauvais état. Premièrement, il lui avait rapporté son chaudron intact. Deuxièmement, le chaudron était déjà percé au moment où il l’avait emprunté. Troisièmement, il n’avait jamais emprunté de chaudron à son voisin. »

Comme l’inconscient freudien, le narratif poutinien ignore la contradiction.

Premièrement, l’armée russe n’a pas tué les habitants de Boutcha.
Deuxièmement, aucun habitant de Boutcha n’a été tué.
Troisièmement, le carnage de Boutcha a été mis en scène par les Ukrainiens eux-mêmes.

mardi 12 avril 2022

Le narratif poutinien, 24. En miroir

Le destin glorieux du futur tsar Vladimir premier s’est forgé dans la rue, quand il se bagarrait avec la racaille de Léningrad, par les répliques en miroir (« c’est pas moi, c’est toi »), le déni (« même pas mal »), et le jusqu’au-boutisme (« je t’écraserai comme une merde »).

Il a fallu de longues années pour qu’Alan Turing mette au point sa machine à casser le code Enigma utilisé par les nazis. Celui qu’utilise la langue poutinienne est beaucoup plus simple, à la portée d’un enfant. Comme dans les cours de récréation, il suffit de dire l’inverse.

La grammaire poutinienne se réduit à quelques règles, faciles à retenir.
1) L’inversion sémantique : « la guerre » devient « une opération spéciale », « l’agresseur » devient « l’agressé », etc.
2) La négation de l’énoncé : « l’armée russe a bombardé la gare de Kramatorsk » devient « l’armée russe n’a pas bombardé la gare de Kramatorsk ».
3) La substitution symétrique : « l’armée russe a bombardé la gare de Kramatorsk » devient « l’armée ukrainienne a bombardé la gare de Kramatorsk ».
4) Le renversement de la voix active en voix passive : « la Russie agresse l’Ukraine » devient « la Russie est agressée par l’Ukraine ».

lundi 11 avril 2022

Le narratif poutinien, 23. Lendemain du premier tour

Sitôt connu le résultat du premier tour des élections présidentielles, le tsar Vladimir premier a laissé un message sur le répondeur du candidat Emmanuel Macron, en lui demandant de le rappeler.

Si Marine Le Pen n’avait pas commis l’erreur de considérer l’opération spéciale de la Russie en Ukraine comme une agression, elle aurait viré en tête au premier tour.

Le silence sur l’Ukraine pendant le dimanche 10 avril, journée l’élection, s’explique par le fait que le tsar Vladimir premier a décidé de faire taire les armes le temps que les urnes parlent, comme il avait respecté la trêve olympique pendant les jeux en Chine.

Apprenant le score des deux candidats trotskystes, le tsar Vladimir premier s’est refusé à tout commentaire, ajoutant qu’il n’avait pas l’habitude de tirer sur une ambulance, ni sur un hôpital.

L’extrême droite est aux portes du pouvoir, comme l’armée russe aux portes de Marioupol.

dimanche 10 avril 2022

Le narratif poutinien, 22. Élections

Les journaux de la propagande française titrent : « Les élections percutées par la guerre. » Vous allez voir qu’on va encore accuser l’armée russe de libération d’avoir tiré des missiles sur les urnes.

Ils prétendent que leur démocratie garantit la pluralité des opinions, et même pas un candidat pro-Poutine.

Voilà une semaine au moins qu’Emmanuel Macron ne s’est pas entretenu avec le Président Poutine. S’il perd les élections, il saura pourquoi.

Les démocraties ont scandaleusement fait taire les antivax qui criaient à la dictature sanitaire.

Le signe le plus évident de la faillite des démocraties, c’est qu’on ne sait même pas qui va gagner la veille du scrutin.

samedi 9 avril 2022

Le narratif poutinien, 21. Les journalistes

Les poutinologues se demandent ce qui se passe dans la tête de Poutine. C’est assez simple. Imaginer le pire est pécher par optimisme.

« On ira les buter jusque dans les chiottes. »
Vladimir Poutine, 1999


Les Kremlinologues deviennent des criminologues.

Les télévisions occidentales ont eu la bonne idée de recruter comme consultants défense des militaires à la retraite pour commenter les avancées de l’armée russe en Ukraine. Ils sont à leur affaire en plantant des petits drapeaux sur la carte, en déplaçant les chars, en jouant à la bataille navale et en comptant les points et les morts : « les atouts des forces russes, la puissance de feu de l’artillerie russe, l’espoir de l’armée russe, les Russes mettent le paquet, ce sont de bons soldats, utilisés dans des opérations difficiles, le succès de l’armée russe, l’armée russe a atteint ses objectifs ». On les sent prêts à reprendre du service, du côté du plus fort.

En bas de l’écran, dans une petite fenêtre, une femme en noir traduit en langage des signes les informations sur les tentatives de négociations. Dialogue de sourds.

Les journalistes des télévisions russes qui veulent partir peuvent quitter leurs chaînes.

vendredi 8 avril 2022

Le narratif poutinien, 20. Provocations

Les poutinologues se demandent ce qui se passe dans la tête de Poutine. C’est assez simple. Imaginer le pire est pécher par optimisme.

« On ira les buter jusque dans les chiottes. »
Vladimir Poutine, 1999


L’Ukraine existe. — Provocation pour la sainte Russie.

L’Ukraine est une démocratie. — Provocation vis-à-vis du Kremlin.

Les Ukrainiennes sont blondes comme les blés et tendres comme du bon pain. — Provocation au viol destinée à la vaillante armée russe.

Le gouvernement ukrainien organise l’exode des populations civiles vivant à l’Est du pays, pour empêcher qu’elles ne soient libérées par l’armée russe, et ce même gouvernement donne l’ordre de bombarder les couloirs humanitaires, les gares, les trains, massacrant des enfants, des femmes, des familles entières. — Provocation grossière pour faire croire à la propagande occidentale que les missiles sont tirés par l’artillerie russe.

Les Ukrainiens ont eux-mêmes exterminé leur peuple et rasé leur pays. — Provocation.

jeudi 7 avril 2022

Le narratif poutinien, 19. Les viols

Les poutinologues se demandent ce qui se passe dans la tête de Poutine. C’est assez simple. Imaginer le pire est pécher par optimisme.

« On ira les buter jusque dans les chiottes. »
Vladimir Poutine, 1999


Les soldats ukrainiens profitent de la présence des soldats russes sur leur sol pour subtiliser leurs uniformes pendant qu’ils dorment. Ils reviennent chez eux habillés en ennemis, et ils violent ainsi leur femme, leur mère, leurs sœurs et leurs filles.

Il n’est pas nécessaire que les soldats russes violent les femmes ukrainiennes, puisqu’elles les accueillent en libérateurs. Elles se prostituent gratuitement sur la place publique pour honorer les braves militaires de tous âges. Elles peuvent témoigner que les Russes sont plus virils que les Ukrainiens, trop efféminés par la propagande LGBT occidentale.

Les viols en réunion montrent que les soldats sont soudés, qu’ils ne forment qu’un seul corps. Si on ne leur promettait pas le pillage et le viol en toute impunité, pourquoi risqueraient-ils leur vie pour aller tuer des gens qui ne leur ont rien fait ?

mercredi 6 avril 2022

Le narratif poutinien, 18. Faux crimes et vrais suicides

Les poutinologues se demandent ce qui se passe dans la tête de Poutine. C’est assez simple. Imaginer le pire est pécher par optimisme.

« On ira les buter jusque dans les chiottes. »
Vladimir Poutine, 1999


Les médias occidentaux inamicaux auront peine à en rendre compte, mais c’est pourtant un fait vérifié : le taux de suicides n’a jamais été aussi élevé en Ukraine que depuis le début de l’opération spéciale visant à venir en aide à la population en danger.

L’explication psychologique est assez simple : quand les Ukrainiens prennent conscience qu’ils sont des nazis, entièrement nazifiés et trop imprégnés de nazisme pour espérer se dénazifier, habitant dans un pays dirigé par un bouffon nazi et un gouvernement nazi, ils ont tellement honte qu’ils n’ont pas d’autre solution que de se faire hara-kiri pour nettoyer la surface de la terre de leur propre existence.

Mais, comme ils sont et restent nazis même réduits à cette extrémité, ils poussent la perversité jusqu’à déguiser leur suicide en crime, pour faire porter la faute sur l’armée russe de libération.

Les suicidés ukrainiens se reconnaissent à plusieurs indices de mise en scène macabre, qui ne trompent personne :
1) ils se tirent deux balles dans la nuque et font disparaître l’arme ;
2) ils s’attachent les mains dans le dos après leur acte, de préférence avec un ruban blanc ;
3) ils prennent des poses diverses sur la chaussée comme s’ils étaient tombés là par hasard.


 

mardi 5 avril 2022

Le narratif poutinien, 17. Les noms

Les poutinologues se demandent ce qui se passe dans la tête de Poutine. C’est assez simple. Imaginer le pire est pécher par optimisme.

« On ira les buter jusque dans les chiottes. »
Vladimir Poutine, 1999


Une présentatrice de la télévision russe a fourni une preuve irréfutable que le massacre de Boutcha est une mise en scène pour dresser l’opinion occidentale contre les Russes : le nom même de Boutcha. La ville a été choisie en raison de sa ressemblance sonore avec butcher, le boucher en anglais. Le vieux Joe Biden a traité le dirigeant russe de « boucher ». Il n’en fallait pas plus pour frapper les esprits en installant le théâtre des faux meurtres dans une ville dont le nom rappelle cette grossière insulte. Les comédiens ukrainiens maquillent les choses et jouent sur les mots. Ils ne se contentent pas de déguiser leurs militaires en femmes enceintes posant dans les maternités ; ils trafiquent les syllabes.

Le clown qui dirige l’Ukraine a pris le pseudonyme de Volodimir pour entretenir la confusion avec Vladimir, et Zelensky pour éveiller l’idée de zèle chez les Français.

Ils écrivent Poutine Putin.

Il y a fort à parier que l’imagination romanesque des Occidentaux va bientôt inventer des histoires concernant le sort des femmes dans la ville située à l’est de Kiev, Brovary.

lundi 4 avril 2022

Le narratif poutinien, 16. Les figurants

Les poutinologues se demandent ce qui se passe dans la tête de Poutine. C’est assez simple. Imaginer le pire est pécher par optimisme.

« On ira les buter jusque dans les chiottes. »
Vladimir Poutine, 1999


Les forces de protection russes ont dû intervenir en Ukraine, à la demande des populations russophones agressées par des nazis.

L’Ukraine étant dirigée par un pitre entouré de bouffons s’est transformée en un vaste plateau de tournage pour des films de propagande à destination des médias occidentaux. À l’échelle de tout un pays, on n’avait jamais vu une telle superproduction, avec un casting de quelques millions de figurants, des photos truquées, des effets spéciaux, des vidéos retouchées ou réalisées à partir d’un scénario. Les morts sont de faux morts, assez grossièrement maquillés. Il arrive cependant qu’un figurant, immobilisé pendant plusieurs heures pour feindre la rigidité d’un cadavre, meure de froid.

À ces victimes involontaires, il convient d’ajouter les vrais morts sacrifiés pour accroître l’effet d’authenticité. Les Ukrainiens bombardent eux-mêmes leurs installations, violent leurs propres femmes en passant un uniforme russe pardessus leur uniforme ukrainien, affament les bébés et les vieillards de leur famille, et s’entretuent dans le but unique d’accuser les Russes. On n’a jamais vu un tel jeu de chamboule-tout organisé pour simuler un génocide.

On connaît des menteurs qui croient à leur mensonge (Trump et ses vérités alternatives, peut-être) ; d’autres qui mentent en sachant qu’ils mentent et qui font en sorte qu’on leur accorde foi. Mais les vrais menteurs, les menteurs grandioses, ne croient pas à ce qu’ils disent et ils savent qu’on ne les croit pas ; ils ne se donnent même pas la peine de rendre leurs mensonges crédibles. Ils mentent effrontément, à la face du monde ; ils ne veulent pas être crus mais seulement craints dans leur puissance de mentir en toute impunité.

dimanche 3 avril 2022

Le narratif poutinien, 15. Nouvelles de l'ISS

Les poutinologues se demandent ce qui se passe dans la tête de Poutine. C’est assez simple. Imaginer le pire est pécher par optimisme.

« On ira les buter jusque dans les chiottes. »
Vladimir Poutine, 1999



L’agence russe Roscosmos avait prévenu que la Station spatiale internationale (ISS) risquait de tomber. À chaque tour, elle descend en effet de quelques mètres, et les moteurs des vaisseaux russes doivent donner une poussée pour la remettre sur orbite. Faute de cette intervention régulière, l’ISS a commencé sa descente. Sa chute est prévue dans les semaines qui viennent, de préférence sur une ville américaine ou européenne.

Profitant du sommeil des astronautes originaires des pays inamicaux, les Américains et l’Allemand, les cinq cosmonautes russes les ont expulsés de la station spatiale, pour une sortie extravéiculaire non programmée.

La situation s’établit donc ainsi : à l’intérieur de l’ISS, cinq cosmonautes russes : Anton Shkaplerov (commandant), Pyotr Dubrov, Oleg Artemiev, Denis Matveev et Sergei Korsakov ; à l’extérieur les trois astronautes de la NASA, Raja Chari, Thomas Marshburn, Mark Vande Hei et un astronaute allemand de l’Agence spatiale européenne (ESA) Matthias Maurer. Ces quatre naufragés de l’espace sont reliés à la station par un cordon ombilical qui peut être coupé à tout moment.

La seule femme de l’expédition, Kayla Barran, astronaute américaine, a été conservée à bord par les cosmonautes russes. Ils n’ont pas encore décidé de son sort.

vendredi 1 avril 2022

Le narratif poutinien, 14

Les poutinologues se demandent ce qui se passe dans la tête de Poutine. C’est assez simple. Imaginer le pire est pécher par optimisme.

« On ira les buter jusque dans les chiottes. »
Vladimir Poutine, 1999


Les observateurs occidentaux ont cru que les Russes permettraient l’évacuation humanitaire de Marioupol, ville martyre. Nous sommes le 1er avril. Même en temps de guerre, les Russes savent garder le sens de la blague.

Gérard Depardieu a été mis en examen pour « viols » et « agressions sexuelles » le 10 mars. Au 15e jour de l’intervention amicale dans le territoire des frères ukrainiens, le Kremlin a manifesté son soutien au monument du cinéma français, victime de harcèlement antirusse orchestré par la coalition des femmes ukrainiennes. Comme il bénéficie d’un passeport russe, le monstre sacré du cinéma français peut échapper à la justice de son pays en trouvant refuge dans sa datcha de Mordovie.

Mais voici que l’ingrat, qui va bientôt remonter sur scène, croit se concilier le public en se laissant dicter une déclaration malsonnante par les médias occidentaux qui répandent de fausses nouvelles. « Vladimir Poutine perd un allié de poids », écrivent-ils, mais que pèsent 130 kilos au regard d’une immunité judiciaire dans une datcha de Mordovie ?