Dans son chapeau haut-de-forme recouvert de peau
d’ours, le tsar Vladimir premier a disposé des petits papiers sur lesquels il a
écrit une série de messages. Après chaque frappe d’un objectif ukrainien, il
tire l’un après l’autre les papiers au hasard, et il envoie les messages à
l’agence officielle de communication, qui les diffuse à vingt-quatre heures de
distance, en changeant les noms du lieu de la frappe. D’un bombardement à l’autre,
les mêmes messages s’enchaînent dans un ordre qui peut varier. Voici par
exemple le narratif qui a suivi le bombardement du port d’Odessa, finalement
assez logique dans le déroulement des faits.
Premier papier : Les Ukrainiens prétendent que
les Russes ont bombardé le port d’Odessa. Ils prennent à témoin le monde entier,
crient à la trahison, etc. Le médiateur turc s’étonne de la décision russe, au
lendemain de l’accord sur l’exportation du blé.
Papier 2. Les Russes affirment ne pas avoir
bombardé le port d’Odessa. Le médiateur turc confirme.
3. Ce sont les Ukrainiens eux-mêmes qui ont bombardé
leur propre port pour faire croire etc. Variante : ils visaient une cible
russe mais leurs armes sont très imprécises.
4. Les Russes revendiquent le bombardement à
Odessa, mais ils ont visé uniquement des cibles militaires. Les bâtiments
civils ont pris feu parce qu’ils jouxtaient les entrepôts de munitions et les
casernes de soldats.
5. Les Russes font valoir que le bombardement du
port d’Odessa n’empêche en rien la sortie des navires chargés de blé : les
bombes tomberont à côté.
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