Six mois après sa sortie
en France, le dernier roman de Michel Houellebecq a été traduit en russe, sous
le titre уничтожить. Pour
se délasser, entre deux ordres de bombarder des écoles et des hôpitaux où se
cachent des Ukrainiens soldats ou qui pourraient le devenir, le tsar Vladimir
premier a demandé au ministre de la Culture de lui résumer le livre.
Il avait entendu dire que
Houellebecq anticipait les événements à venir dans ses fictions. Ainsi, il
avait prévu les attentats islamistes, les gilets jaunes, enfin des choses dans
ce genre-là. Anéantir, c’était un titre prémonitoire pour l’intervention
militaire spéciale de la Grande Russie contre les Nazis de l’Ouest. Même pas :
dans le roman, il n’est question que de l’anéantissement individuel d’un
personnage qui se meurt d’un cancer. La seule chose que le roman annonce, c’est
le scandale des maisons de retraite.
Ah si, quand même,
Houellebecq parle de la décadence de la civilisation et du Vieux monde : « Même
des dirigeants aussi autoritaires et déterminés que le général de Gaulle s’étaient
montrés impuissants à s’opposer au sens de l’histoire, l’Europe dans sa totalité
était devenue une province lointaine, vieillissante, dépressive et légèrement
ridicule des États-Unis d’Amérique. » Là, c’est un vrai voyant qui parle et
il a senti le « sens de l’histoire », qui vient de l’Est.
Mais dans l’ensemble, la
star mondiale de la littérature française, traduit dans toutes les langues,
sauf l’ukrainien qui n’existe plus, a perdu de sa force de prédiction, il est
devenu trop sentimental, trop tendre et ramolli avec l’âge. Le tsar Vladimir
lui a écrit pour lui proposer le sujet de son prochain roman, un sujet
prophétique sur l’avenir de la civilisation.
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