jeudi 14 mai 2020

Journal insignifiant d’un déconfit né (4)


On ne comprend pas bien pourquoi les musées ne rouvrent pas, alors que pour regarder un tableau accroché au mur, il a toujours fallu respecter une distance d’un mètre cinquante ou deux mètres.

On avait prévu large et long pour les pâtes, le riz, et pour les livres aussi : À la recherche du temps perdu, Guerre et paix, les douze tomes de La Comédie humaine dans la Pléiade. Finalement, on a regardé des vidéos de 3 minutes et lu des blogs écrits au jour le jour, rien que des formes courtes. On se remettra à La Recherche avec une belle Prisonnière, mais pour un confinement choisi.

Michel Houellebecq termine sa lettre sur le coronavirus, datée du 4 mai, en faisant du Houellebecq : « Nous ne nous réveillerons pas, après le confinement, dans un nouveau monde ; ce sera le même, en un peu pire. » Tiens mais, on a déjà lu ça quelque part, quinze jours plus tôt, dans un entretien de Jean-Yves Le Drian publié par Le Monde le 21 avril : « Ma crainte, c’est que le monde d’après ressemble furieusement au monde d’avant, mais en pire. » Dans la littérature du monde d’après, on pratiquera toujours le plagiat, comme avant.

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