jeudi 7 mai 2020

Journal insignifiant d’un con, finement (43)


Après le maître-nageur de Welcome, l’agent de sécurité dans La loi du marché, le leadeur syndical dans En guerre, Vincent Lindon est à l’affiche de son meilleur film, un court métrage de 19min 35, dans lequel il joue son propre rôle.

Il n’a même pas appris son rôle : il lit un texte qu’il a écrit. Quand il lit, il oublie ses tics qui tirent ses traits. Ils reviennent après, quand il lève la tête de ses feuilles pour apparaître en homme sans masque, comme nous.

Le coup de génie, ce n’est pas de demander de l’argent aux riches, mais de baptiser « Jean Valjean » cette assistance pour personnes en danger. Sur le dos des Gilets jaunes, on lisait déjà après l’incendie : « Tout pour Notre-Dame, rien pour les Misérables ». Jean Valjean, tout le monde connaît, c’est facile à retenir, ça plonge loin dans la mémoire du peuple : « En 1820, on lui connaissait une somme de 630.000 francs placés à son nom chez Laffitte ; mais avant de se réserver ces 630.000 francs, il avait dépensé plus d’un million pour la ville et pour les pauvres » (I, Liv. V, 2). Mettons Bernard Arnault à la place du père Madeleine, on arrive à 100 milliards pour les pauvres, en arrondissant.

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