mardi 14 avril 2020

Journal insignifiant d’un con, finement (24)


Ce n’est pas parce qu’on entend or dans coronavirus qu’il faut s’en prendre aux riches pour payer la note. Après tout, c’est parti d’un pays communiste.

Le ministre des comptes publics réfléchit à la mise en place d’une plate-forme de dons pour lutter contre le Covid-19. Depuis le XIXe siècle, c’est encore la charité qui marche le mieux avec les riches.

Le ministre de l’économie a prié Messieurs les Grands Patrons de bien vouloir accepter de réduire de quelques euros le salaire qu’ils se versent, dans leur propre intérêt. On espère ainsi éviter une crise sociale après la crise sanitaire.

Certains pauvres esprits revanchards voudraient rétablir l’ISF. Il vaut mieux inciter les grandes fortunes à quelques gestes spectaculaires. Mais ça vient moins vite qu’après l’incendie de Notre-Dame, qui se prêtait mieux au mécénat.

Les industries du luxe se reconvertissent dans la fabrication de masques en tissu et de gel à 2 euros la bouteille. C’est bon pour le retour sur image. Mais il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps.

On remercie énormément les infirmières, les aides-soignants, les aides à domicile, les caissières, les éboueurs. On accordera une prime aux survivants, et même à leur famille en cas de décès. Après la crise, on leur donnera des médailles et on gravera leurs noms sur des plaques. On continuera à les remercier pendant longtemps. On ne les remerciera jamais assez.

En bon père de famille, le patronat s’inquiète de la santé des ouvriers : quand ils sont malades, ils ne peuvent plus être sur la chaîne.

Aucun commentaire: