jeudi 9 avril 2020
Journal insignifiant d’un con, finement (19)
Ça va mieux : les journalistes ont retrouvé leur ton badin et leur humeur faussement enjouée.
Surtout ceux qui présentent la météo : ils sont ravis d’annoncer que dehors, il fera beau.
Chers auditeurs, vous avez la parole, l’antenne vous est ouverte. On a besoin d’entendre des témoignages qui rassurent et qui soutiennent l’effort de guerre.
Si par hasard un auditeur se mettait à analyser sérieusement la situation en montrant que la crise est politique, tu lui couperais la parole en lui disant On a bien entendu votre colère, et même votre coup de gueule. Au suivant.
Les attentats, les Gilets jaunes, maintenant la pandémie ont façonné une génération de journalistes à produire de l’info en boucle : ils sont capables de continuer à parler quand il n’y a plus rien à dire.
Les têtes de micros portent désormais un préservatif intégral, pour éviter que l’information soit contaminée.
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