La rhétorique mise en œuvre dans le narratif
poutinien est suffisamment enfantine pour être comprise par le peuple. C’est
celle des cours de récréation : c’est pas moi, c’est lui.
La figure principale prend la forme d’une
inversion, d’un retournement en miroir : l’agresseur devient l’agressé, le
bourreau la victime, etc. Il suffit de copier/coller le discours d’en face,
mais en négatif.
Même les revers passent pour des coups
droits.
Après avoir tout de suite émis l’hypothèse d’un
attentat sur les gazoducs Nord Stream, les autorités russes demandent en
urgence une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour démasquer le terroriste.
Le coupable est celui à qui profite le crime, c’est bien connu mais ça se
discute. L’identification est plus simple si on désigne pour responsable le maître
en inversion rhétorique : après avoir mis de l’eau dans le gaz, le
saboteur est celui qui a mis du gaz dans l’eau.
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