Nous
avançons, nous nous enlisons, nous reculons, selon un plan mûrement réfléchi de
longue date, en suivant le programme établi. Même l’imprévu a été prévu,
minutieusement.
Il
était ainsi écrit que les médias occidentaux diffuseraient de fausses informations
sur nos intentions initiales de prendre Kiev en trois jours, d’assassiner le
clown et de faire tomber l’Ukraine comme un fruit mûr, et qu’ils raconteraient
ensuite que nous avons été bien étonnés de la résistance du peuple ukrainien.
Mais aurions-nous commencé notre opération militaire spéciale si nous n’avions
pas anticipé ce scénario hautement imprévisible ?
Les
mathématiciens russes sont aussi forts en calculs d’improbabilités que nos
informaticiens en attaques cybernétiques.
On
a pu lire que les attentats et les sabotages commis par les Ukrainiens
déstabilisaient nos prévisions. C’est oublier que les attentats et les
sabotages font partie du plan global, puisque c’est nous qui les organisons
pour accréditer l’idée que les Ukrainiens auraient peut-être une chance de s’en
sortir, et finalement mieux les désespérer, eux et leurs soutiens.
Le
plan global, dans ses tenants et ses aboutissants, est connu du seul tsar
Vladimir premier, qui tous les soirs, dans le silence de son abri antiatomique
du Kremlin, compare les nouvelles avec ce qui est écrit depuis le 23 février,
le jour d’avant, et il constate, en gardant la tête froide et l’air serein, que
tout est sous contrôle, au missile tiré et au mort tombé près.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire