mardi 30 octobre 2018

Un faux


« On attend que de grandes responsabilités échouent à des femmes » (France Inter, 9 septembre 2018)

« Donald Trump ne s’est pas embarrassé de circonvolutions » (France Inter, à propos de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi)

L’attentat a fait des victimes parmi les opposants au régime. Le Dirigeant est généralement tenu pour responsable de cet acte odieux et lâche, au moins indirectement par les propos violents qu’il profère à l’encontre de ses adversaires politiques. Certains vont même jusqu’à le soupçonner d’avoir commandité cet acte de barbarie, pour installer un climat de terreur.
Par un communiqué officiel, le Palais n’a pas tardé à répondre en accusant les membres de l’opposition d’avoir monté eux-mêmes un attentat contre leurs propres amis pour faire croire à la responsabilité du Pouvoir : il suffit de se demander à qui profite le crime pour savoir qui l’a commis. L’opposition espérant tirer un bénéfice politique de cet événement, fût-ce au prix de la vie des siens, elle se désigne clairement comme la main meurtrière.
À moins que la première idée puisse se défendre, le gouvernement ourdissant un acte si grossièrement dirigé contre l’opposition qu’il lui sera ensuite facile de rejeter la faute sur les ennemis à éliminer : si le Pouvoir avait voulu commettre un attentat, il s’y serait pris autrement ; là, manifestement, nous avons affaire à un travail d’amateurs ; à leur place, on aurait fait beaucoup plus de victimes.

Aucun commentaire: