mardi 28 février 2017

Les zoms politiques (y compris quelques femmes)


Je ne laisserai personne sur le bord de la route. Les zoms politiques aiment cette image du conducteur généreux pour les auto-stoppeurs : on a entendu ce cliché dans la bouche de Sarkozy, maintenant Macron. Sur les routes, on voit pourtant de plus en plus d’errants à chaussures usées, et quand les voitures officielles passent à toute vitesse, escortées de motards, se réfugier d’un bond sur le bord de la route est leur seule chance de survie.

Les zoms politiques se plaignent que les journalistes commentent des « phrases sorties de leur contexte ». Sur le principe, ils ont raison : chacun a fait l’expérience de la déformation de ses propos en raison d’un énoncé tronqué. Mais en pratique, ils ont souvent tort. La réécoute de leur discours intégral ne diminue en rien la portée de l’énoncé décontextualisé. D’autant que les zoms politiques ne construisent plus de discours, comme au temps des orateurs, mais qu’ils calibrent une suite de petites phrases déconstextualisables, prêtes à l’emploi pour les citations dans les médias.

Pendant qu’un zom politique dit à la radio que les agriculteurs ont « une mission sociétale », une agricultrice se pend dans sa salle de traite, avec pour seuls témoins ses vaches laitières qui ne peuvent plus la nourrir et qu’elle désespère de pouvoir continuer à nourrir. Fin du « monde agricole », puisque l’agriculture est un « monde » pour les zoms politiques.

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