dimanche 26 juin 2016

Football


L’arbitre appliquait le règlement avec une telle sévérité qu’il distribuait les cartons jaunes pour toutes les fautes que les autres hommes en noir laissaient passer, un maillot tiré, un contact, un pied effleurant un tibia, si bien qu’après la mi-temps, il restait onze joueurs sur la pelouse, mais les deux équipes confondues, et qu’avant le coup de sifflet final, seuls les deux gardiens s’alignaient encore pour la séance des tirs au but, chacun dans sa cage, d’un bout à l’autre du terrain.

On accomplirait un grand pas vers la simplification des règles du football, vers le triomphe du fair-play et vers la pacification du jeu si un esprit réformateur réussissait à faire passer l’idée qu’au lieu de lancer 22 bonhommes après le même ballon, il est préférable d’en donner un à chaque joueur.

Il y a les footballeurs, et les artistes du ballon, ceux qui dansent quand ils ont la balle au pied, les enfants de la balle, gracieux comme des jongleurs.

La société protectrice des pelouses a déposé un projet de loi visant à interdire les chaussures à crampons.

Zlatan est Zlatan. Il n’y a qu’un seul Zlatan, c’est lui. Personne d’autre ne peut dire qu’il est Zlatan. Quand il tape dans un ballon, le ballon devient un ballon de football, car Zlatan est le football. Le ballon est un ballon quand Zlatan tape dedans. Zlatan est venu et il est entré dans le dictionnaire en imposant zlataner. Il y a un avant et un après Zlatan. Zlatan sera toujours Zlatan, même quand il ne sera plus.

Zidane, Zlatan. Le football de A à Z.