samedi 5 mars 2016

Vatel, Violier


Disparition du chef cuisinier Benoît Violier (31 janvier 2016). François Vatel, pas vraiment cuisinier mais « contrôleur général de la Bouche », un titre plus large, a ouvert la voie. Après lui, sur la longue liste du martyrologue de la profession, Bernard Loiseau, pour une note baissée et une étoile perdue. Pression du métier, plus forte ici qu’ailleurs.
Mais le suicide de Benoît Violier ne répond pas à des motivations connues : ni marée en retard, ni rétrogradation. Il avait trois étoiles et n’était pas menacé d’en perdre une. Élu en décembre Meilleur restaurant du monde. « Il cuisinait bien. Il donnait l’impression d’être parfait. » C’était un homme heureux. Il avait tout. Un grand chef dit : « S’il existait une quatrième étoile au Michelin, Benoît l’aurait eue… ». Et lui se demandait : « Comment vais-je faire maintenant, puisque je ne peux pas aller plus haut ? » (Le Monde, 14-15 février 2016)
Il ne pouvait que plafonner sous le verre ou redescendre. 44 ans, chiffre parfait, comme 33. On peut se suicider pour aller chercher sa quatrième étoile plus haut, au ciel des cuisiniers. Loiseau est tombé ; Violier voilier a rejoint Icare.


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