jeudi 10 mars 2016

Paris


Le train se traîne
Où la main l’amène
La Seine assène
Le cordeau d’un corps d’eau.


La Seine est si haute que la simulation de crue risque de se transformer en évacuation grandeur nature. Les sinistrés penseront qu’ils sont encore dans le virtuel. Simplement, les services chargés de l’exercice auront poussé la modélisation jusqu’à la réalité augmentée. Les pieds mouillés, eux, seront bien réels.


Café de Flore. Tout le monde regarde tout le monde, en cherchant une tête connue, vue à la télé. Car si l’on n’est pas reconnaissable, à quoi bon payer son café-croissant 7 euros 30 ? On devrait quand même, par précaution, demander un autographe à tous les clients, au cas où l’un d’entre eux aurait plus tard son quart d’heure d’éternité. À la table d’à côté : « Tout à l’heure, j’ai vu un type qui ressemblait à Fernandel. » Au moins un qui n’est pas ici.


Printemps des poètes dans le métro. Cette initiative fait l’unanimité : les poètes, les éditeurs, les voyageurs s'en réjouissent. Un « gratuit » nous apprend qu’un Francilien sur deux accède à la poésie grâce aux affiches de la RATP. Ce n’est pas nouveau : depuis longtemps, deux Franciliens sur deux pratiquent la poésie du métro, boulot, dodo.