lundi 10 mars 2025

King Trump, 8. Un Zelensky respectueux

L’administration Trump a rewrité les interventions de l’ingrat et irrespectueux Zelinsky. Un nouvel enregistrement est prévu dans les jours qui viennent dans le bureau Ovale. Pour montrer la différence de ton, nous donnons ci-dessous la retranscription de la première diffusion, et les répliques modifiées.

— Volodymyr Zelensky : « Êtes-vous déjà allé en Ukraine pour dire quels sont nos problèmes ? »
— J. D. Vance : « J’ai été à… »
— Volodymyr Zelensky : « Venez une fois. »

Nouvelle version : « C’est trop dangereux que vous veniez maintenant, mais quand l’Ukraine sera transformée en Marina russe, alors vous pourrez nous rendre visite. »

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— Donald Trump : « Vous n’êtes pas en ce moment dans une très bonne position. […] Vous n’avez pas les cartes en main. »
— Volodymyr Zelensky : « Je ne joue pas aux cartes. […] Je suis très sérieux, monsieur le président. Je suis le président, dans une guerre. »

Nouvelle version : « Je n’avais aucune carte et j’ai commencé la partie quand même. J’ai triché, je n’aurais pas dû jouer avec les grands. Je présente des excuses aux deux joueurs qui ont gagné la partie parce qu’ils avaient toutes les cartes en main. »

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— Donald Trump : « Sans notre équipement militaire, cette guerre aurait été terminée en deux semaines. »
— Volodymyr Zelensky : « En trois jours. J’ai entendu Poutine le dire. En trois jours. »

Nouvelle version : « Elle n’aurait même pas commencé si on n’avait pas volé l’élection à votre Excellence. Il n’y aurait eu qu’une intervention militaire spéciale, sans un seul mort. La guerre est la faute du faible qui a eu l’idée folle de résister au puissant. »

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À la fin du nouvel entretien, Zelensky maudira Joe Biden, le lamentable président, qui a donné des armes pour faire encore plus de victimes des deux côtés, et remerciera le tsar Poutine, sans lequel lui Zelensky n’aurait jamais eu l’honneur d’être reçu dans le bureau Ovale. C’est la première fois dans l’histoire de la diplomatie que l’on voyait un faible manquer de respect à un puissant, et ne pas dire merci. Tout est rétabli.



dimanche 2 mars 2025

King Trump, 7. « Ça va être de la grande télévision. »

La pièce qui a mis en scène le trio Trump-Vance et Zelensky a été représentée pour la première fois dans le bureau Ovale de la Maison Blanche, le vendredi 28 février 2025.

Le scénario de la pièce était assez simple : un homme démuni est humilié par deux hommes forts, qui lui reprochent de coûter cher et de ne pas dire merci. La victime devait encaisser les coups en s’excusant d’exister et en manifestant des signes de respect vis-à-vis de ses bourreaux.

Mais la première ne s’est pas passée exactement comme prévu : l’acteur qui incarne la victime est arrivé fatigué. Comme il n’est pas monté sur les planches depuis trois ans, il a perdu le sens du comique. Il n’a pas eu le temps de revêtir un costume de scène décent ni de passer au maquillage pour cacher ses rides. Et au lieu de réciter le texte écrit d’avance, il s’est mis à improviser en sortant de son rôle, comme si la situation était réelle.

Le principal acteur l’a dit à la fin de la représentation : « Ça va être de la grande télévision. » Mais cette première avait toutes les allures d’une répétition encore imparfaite. Le trio des acteurs doit réviser le texte pour donner aux spectateurs du monde entier une version plus conforme au scénario initial du faible qui se soumet à la volonté du fort en disant merci.