samedi 20 avril 2024

Tabous et trompettes

Les conseillers en communication politique testent des éléments de langage. Il y a peu, ils en étaient à la lettre C comme choc : choc des savoirs, choc démographique, pour réveiller une France molle.

Ils sont passés récemment à la lettre T comme tabou, avec deux élèves au cours de communication qui ont retenu le mot de la leçon : Mme Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, qui adopte une attitude courageuse vis-à-vis des superprofits, pour lesquels « il ne doit pas y avoir de tabou, aucun » (25 mars 2024), puis M. Stanislas Guerini, Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques de France, confiant au Parisien-Aujourd’hui en France, le 10 avril : « Je veux qu’on lève le tabou du licenciement dans la fonction publique. »

Ces deux ministres sont des esprits libres, qui défient héroïquement les croyances ancestrales, transgressant les interdits avec lesquels il faut en finir, tels que le statut conventionnel des agents de l’État et l’hypertrophie du capital, et même l’inceste, pourquoi pas, le premier des tabous : « il ne doit pas y avoir de tabou, aucun ».

Les conseillers en communication planchent sur un autre mot, qui n’est pas encore trouvé : il faut qu’il soit à la fois violent et consensuel, qu’il réveille les consciences sans pousser à l’action, qu’il soit suffisamment clair pour être compris de tous et confus pour donner matière à discussion.


 

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