Alors qu’elle venait de se qualifier
pour le deuxième tour à Roland-Garros, la joueuse de tennis Naomi Osaka a préféré
abandonner le tournoi plutôt que de répondre aux journalistes.
À cette occasion, beaucoup ont
appris que la séance de questions après le match faisait partie des « obligations
médiatiques contractuelles », sous peine d’une amende de 12 300 euros,
et en cas de récidive, de « futures suspensions en Grand Chelem ».
Sur un court, on peut hurler comme cette mauvaise tête de John McEnroe ou la
bûcheronne Monica Seles, mais il est interdit de se taire devant les micros quand
on en sort.
Les journalistes commentent la
fragilité mentale de la championne ; personne pour dénoncer la bêtise du
règlement, l’assujettissement économique des champions et la complicité
tyrannique des médias sportifs.
Naomi Osaka a justifié ainsi sa
décision : « Souvent, on nous pose des questions qu’on nous a déjà
posées de nombreuses fois ou des questions qui nous font douter et je ne vais
pas me soumettre à des personnes qui doutent de moi. » Vérification faite,
la traduction des propos de la numéro 2 mondiale ont été légèrement
déformés. Elle a dit, littéralement : « Souvent, on nous pose des
questions tellement connes qu’on se demande pourquoi avoir fait tant d’efforts
sur le court et je ne vais pas me soumettre à des personnes qui me fatiguent
encore plus que de taper dans la balle. »
Pour la même raison, Elena Ferrante,
l’une des meilleures romancières mondiales, a été contrainte de poser la plume,
sanctionnée par les instances internationales de la Littérature, qui imposent
aux écrivains de venir parler de leurs livres après les avoir écrits.
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