Là, c’est vraiment la guerre. Les armées s’y mettent, les hôpitaux
militaires sont opérationnels sur le terrain. L’infirmière en chef et en képi énumère
les atouts : ordre, discipline, interventions en urgence, service de la
patrie. Elle pourrait ajouter : frappes chirurgicales dans la cible sans
dégâts collatéraux ni effets secondaires.
Qui a dit que les Français n’avaient pas la tête épique ?
Tous les jours les médias écrivent un nouvel épisode de l’épopée vaccinale,
avec les bons et les méchants (ceux qui refusent le vaccin, qui ne respectent
pas le confinement, qui font la fête dans des caves), le dénombrement des
vaccinés, comme Homère énumère les bateaux et les armées en présence, les héros
et les victimes, l’avancée sur le territoire. Après L’Illiade, la Vaccinade,
jusqu’à la victoire finale.
Les journalistes n’ont jamais été aussi pro-gouvernementaux :
la personne invitée émet-elle un doute ou une critique qu’aussitôt l’interviewer
lui coupe la parole pour rappeler les mesures du gouvernement, les annonces du
gouvernement, les décisions du gouvernement, la difficulté qu’il y a à
gouverner et qu’est-ce que vous feriez à sa place ? L’urgence de la situation semble imposer une union sacrée
dont les journalistes se font les gardiens, promus en remparts contre toute
contestation suspectée de mettre en péril le cordon sanitaire.
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