dimanche 16 juin 2019

Vous reprendrez bien un peu de Jaune


Les services officiels ont fait croire à la population que les caméras de surveillance servaient à les protéger des agresseurs, jusqu’au moment où chacun a découvert dans l’œil de verre qu’il était le principal suspect.

Si les pays pauvres n’acceptent plus de recevoir les déchets des pays riches, malgré la manne que contiennent nos résidus, bientôt on verra sous nos climats les immigrés refuser de faire le ménage dans nos maisons, de vider nos poubelles et de pousser le balai dans nos caniveaux.

Entendu : « C’est quand les Gilets jaunes sont masqués qu’ils montrent leur vrai visage. » De samedi en samedi, le mouvement décroît. Si l’on prolonge la courbe descendante au même rythme, il n’en restera plus qu’un en 2053.

Au lieu de décompter les Gilets jaunes, toujours moins nombreux, les journalistes pourraient à l’inverse s’étonner que les semaines passent et que la mobilisation dure. Un historien des médias « couvrant » (dans les deux sens) ce que l’on appelle les « mouvements sociaux » établira plus tard des phases : l’incompréhension des gens dont le métier est d’être bien informés, l’embarras quand ils ne peuvent plus employer les mots infantiles de « grogne » ou de « colère » pour désigner l’état du peuple, l’arrogance des interviewers sur les plateaux sommant leurs invités de dire clairement ce qu’ils veulent, la feinte terreur cachant l’aubaine de l’audience devant les violences, la condescendance paternaliste des observateurs de la vie politique qui conseillent aux égarés de rentrer chez eux maintenant qu’ils ont obtenu quelque chose, le soulagement qu’on soit enfin passé à autre chose.

Aucun commentaire: