dimanche 30 avril 2017

Roulette russe


À partir du vendredi minuit, la campagne officielle s’arrête, et à la radio, le vaste monde se remet à exister, les gens se parlent. Comme les jours de grève où l’antenne n’est pas en mesure de diffuser les programmes habituels, brusquement, la musique.

Les médias publics sont tenus à une stricte égalité du temps de parole, de présence, d’antenne. Mais quelle instance régulatrice veillera à l’équilibre entre les manières de langage ? Quand un journaliste dit de tel-le candidat-e qu’il ou elle « occupe le terrain » ou « drague les électeurs », les connotations sont-elles prises en compte par une subtile balance sémantique ?

Depuis le 21 avril, et peut-être avant, le vote est le résultat d’un jeu stratégique à deux ou à trois bandes : voter pour un candidat pour en dégager un autre. Déposer un bulletin dans l’urne s’apparente de plus en plus au billard, au jeu d’échec, et bientôt à la roulette russe.

Il y a eu les chaussures Berluti de Roland Dumas, à 11 000 F., les chaussures cirées à l’Élysée du conseiller Aquilino Morelle. Le poisson pourrit toujours par la tête, mais il se décompose aussi par les pieds.

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